(…jusqu’au bout, méthodes militantes des bonzes au Vietnam comprises)
« VOUS ETES FOU !
_ Si je suis fou, prouvez-le ! »
SURTOUT NE RIEN LAISSER PARAITRE !
Le silence était pesant. L’homme semblait absorbé par on ne sait quel document qu’il feuilletait lentement… En l’observant du coin de l’œil.
Cela dura une éternité, puis relevant la tête, d’un ton ferme et décidé l’homme dit : « Je suis là pour vous protéger : vous êtes un danger pour vous-mêmes et pour les autres. Je vois que vous avez déclaré que vous désiriez abattre votre ancien inspecteur… ?… » Louis comprit l’affolement : n’avait-il pas susurré que « déclaré OFFICIELLEMENT IRRESPONSABLE il abattrait le responsable de ses ennuis ». Chacun sait bien qu’en sortant une phrase de son contexte, on change totalement son sens. Il avait subi deux expertises mentales pour essayer de le faire taire…Il en attendait les résultats… Qui ne venaient pas… ????
Très calmement, Louis rectifia, il rétablit le texte entier. S’ensuivit une passe d’armes que jamais il n’aurait supportée s’il n’avait connu les « gardes à vue » ( avant l’heure?) quand on voulait en 1960,au commissariat lui faire cracher qu’il connaissait des réseaux de désertion. Le psy le laissait parler un peu puis reprenait en changeant le sens des paroles prononcées. Sans montrer le moindre agacement, il savait que c’était vital, Louis rectifiait la déclaration. Le débat féroce dura plus d’une heure jusqu’à ce que le psychiatre finisse par laisser Louis raconter sa version sans l’interrompre. Il était presque midi quand Louis, à qui on venait de déclarer qu’on ne voyait pas, pas plus que le précédent psy, de raison de l’interner, que l’Inspection Académique devrait régler autrement ses problèmes, sortit.
La France n’est pas l’URSS.
Et il y a des psychiatres honnêtes.
Louis regagna sa deux CV qui n’avait pas bougé de place. L’enveloppe sur le siège était toujours là… Louis relut le message qu’il avait laissé pour la personne qui trouverait sa voiture trop gênante : « J’ai été convoqué en face, si ce soir la voiture est encore là, c’est qu’on m’aura interné pour cacher une saloperie administrative. Merci de téléphoner au numéro xxxxxx pour faire récupérer la voiture. »
Vingt trois mois plus tôt, à celui (messager de l’Inspection Académique) qui lui affirmait que les lianes du temps recouvrent tout, et que bientôt plus personne ne se rappellerait de ce qui s’était passé, Louis avait fixé deux ans pour que ce qui l’avait « tué » ne soit plus jamais possible…
Mais après l’effort surhumain qu’il avait fourni pour ne rien laisser paraître, Louis sentit monter en lui une colère inextinguible. Puisqu’on employait des moyens malhonnêtes pour tenter de le neutraliser, il allait à son tour sortir de la réserve : il n’avait plus rien à perdre ! Dans l’après-midi, un tract, distribué dans toutes les écoles dans lesquelles il était connu et reconnu : celles où il était intervenu, mais aussi celles des classes coopératives qui avaient naguère délégué ses élèves pour les représenter aux congrès nationaux, racontait en détail ce qui venait de se passer. On était à J _ 30 !
Bien avant tweeter, le papier créa le BUZZ !
Les caniches du syndicat voulurent rattraper au vol l’os une situation qu’ils n’avaient SURTOUT PAS VOULU CONNAITRE.
L’Académie dépêcha chez les maires des communes concernées (on questionnait régulièrement les enseignants) des émissaires chargés de rechercher qui aurait pu avoir à se plaindre de Louis…
On ( ?) soudoya même une armée de belles déesses, prêtes, lui disaient-elles à se livrer à tous ses caprices s’il renonçait.
Mais voilà que, effet inverse, les parents questionnés, traduisirent : « On doute de sa lucidité, mais on lui a confié nos enfants » le boomerang se retournait contre le lanceur !
On dépêcha chez sa femme une « lourde » inspectrice pour exiger, menacer, supplier de demander de son côté un internement INDISPENSABLE ! INCONTOURNABLE ! On lui promit … !!!!….
Louis vit ses anciens collègues lui tourner (ostensiblement) prudemment le dos…
Mais les enfants qui le voyaient arriver se massaient toujours à sa rencontre, on dansait toujours sous les préaux…
Les amis, (ceux qui ne joignirent pas leur voix à celle de l’inspectrice) il les compta sur moins des doigts d’une main.
Louis découvrit la différence entre « épouse » et « moitié »…
Mitterrand avait, entre-temps, dissous l’Assemblée Nationale, les candidats en campagne électorale furent interpelés dans leurs réunions…
Cependant, affiché sur la 2CV, le nombre diminuait…
A J _ 1, une circulaire de l’Inspection Académique précisa que dorénavant tout travail fait en équipe serait évalué collectivement.
Sur la place Bellecour où trois cars de CRS attendaient, on ne sait jamais, LOUIS pour trouble à l’ordre public, on distribua copie de la nouvelle consigne.
L’édifice de l’inspection individuelle avait tremblé !
Une affaire comme celle-là reste en travers de la gorge. Elle révèle l’absurdité, la puissance, l’acharnement, le broyage exercés par la grosse machine qui nous gouverne. Prouver que l’on n’est pas fou à des gens qui veulent vous faire passer pour fou relève d’un défi presque impossible. Je ne sais pas si j’aurais eu le ressort mental pour résister surtout quand s’ajoute encore (ce qui est peut-être le pire) la désertion de ceux que l’on croyait des amis.
Deux ou trois gros pépins permettent de faire le ménage entre relations, amis de…boisson et « poteaux solides »
cela permet aussi d’affermir son vocabulaire
Il n’est jamais bon, dans les grosses entreprises d’avoir une pensée divergente.
La liberte…un bien joli mot
Mais faut-il pouvoir lui donner sa place, sans en gommer ce qui derange!!!
L’etre humain est ainsi fait…
Bisous
« Les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux »
chantait Brassens
Oui, des mots forts de verite!!!
Quelle histoire ! Et très bien racontée. Bravo !
Une histoire que j’ai souvent entendu raconter.
Qui s’est passée du temps de ma toute petite enfance.
A présent, j’ai 77ans
Le coucou était un charogne de vieux cochon, coureur de jupon patenté.
Un gamin de 14 ans un peu simplét ne sachant pas lire et écrire la surpris a faire des vilaines maniérres avec Une gamine de son age.
L’age du simplet, pas celui du vieux cochon.
Celui ci, le simplét a fait du chahut avec ça de sorte que ça est venu a l’oreille de gens impliqués dans la protection de la jeunesse.
Plainte fut déposées contre le coucou.
Celui ci a tellement su bien margouiller l’affaire avec l’aide des autorités communales que ce fut le jeune simplét qui fut déclaré fou et interné avec la mantion irrécupétable.
Heureusement qu’il y a eu un rebondissement juridique qui a libéré le simplét d’un établissement qui ne pouvait que l’écrasé a une époque ou les foux étaient inguérissables car la psychiatrie était sous la tutele des juges.
Il fallait sacrifier une jeune vie pour évité a ce charogne de coucou une petite année de prison.
Un jour, ci j’en ai le courage, j’écrirais.
Ce charogne de coucou.
Méme ci ça sera équivalent a pisser sur sa tombe.
Dernière publication sur jlc1552trey : La régéneressance
@Iowagirl: merci!
@Leloupbas:Je crois, heureusement, qu’aujourd’hui les psychiatres ne se laissent plus dicter leur diagnostic.
Trois cars de CRS, vindiou, heureusement que « la France n’est pas l’URSS »… Quelle histoire, sacré courage… ! c’est dans le malheur qu’on compte ses amis dit-on…
Dernière publication sur Victoryne Moqkeuz Eructeuse : Chô chô mage chômage ras le bol
Il faut dire que l’interpellation des candidats aux élections, les réactions des parents, ….Et la prévisible curiosité du sensationnel avaient attiré pas mal de craintes.
Ce n’était pas courage, c’était rage de désespoir.
« étaient amis que vent emporte… » disait le poète