Je me sens quelque peu mal à l’aise, ce jour en découvrant qu’à une période 1963/1982 où j’étais adulte, militant politique, une opération du type « transfert d’enfants » ne m’ait pas choqué.
Je suis à peu près sûr que cela devait faire partie des ces décisions au nom de « l’intérêt supérieur du pays »qui étaient fréquentes avant 1968.
Tout de même, retirer des enfants à leur famille (qui avaient sans doute des difficultés à les nourrir) pour les emmener à des milliers de kilomètres pour repeupler une zone désertifiée, ce n’est pas anodin….
Pourtant, il faudrait revenir dans l’état d’esprit de l’époque. On considérait alors que le citoyen appartenait *d’abord* à sa patrie qui pouvait en disposer lorsque son intérêt supérieur était en jeu.
Je me rappelle m’être insurgé contre la manière dont les services de « la direction de la population » traitaient les « pupilles de la Nation » au temps de la guerre d’Indochine : à la moindre bêtise, on signait pour eux l’engagement dans l’armée… Mais l’envoi d’enfants dans des familles paysannes pour aider aux travaux … Pour être intégrés dans des familles (du moins, c’est comme cela que j’avais vécu, jeune, la présence de ces ados placés dans notre ferme pour l’été) puisqu’ils n’avaient plus de famille pour s’occuper d’eux ne me paraissait pas injuste.
Découvrir que la réalité n’était pas ce qu’on leur faisait croire (ce qu’on nous faisait croire) me met très mal à l’aise.
Seule consolation : cela a cessé en 1982.
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Archive pour février 2014
Dans l’intérêt supérieur du pays.
Mardi 18 février 2014Pour parler confidentiellement aux Maîtres du moment
Samedi 15 février 2014Savez-vous ce que c’est qu’un forum ?
C’est un site d’échanges de vues et de pensées :
[ selon wikipédia=Historiquement, dans la Rome antique, le mot latin forum désignait
• d'une manière générique la place publique d'échange forum (au pluriel fora),]
Il était une fois, une communauté de communes qui se voulait *à la pointe du progrès technologique*. C’était dans un lieu touristique, connu depuis un siècle et fréquenté naguère par des têtes couronnées.
Afin de s’accrocher aux branches du progrès, elle décida d’ouvrir un forum ouvert à tous, habitants et touristes…Un *portail citoyen*
Pendant quelques années, seuls quelques initiés participèrent aux débats…Débats, enfin disons, aux conversations de type comptoir…Mais ne voilà-t-il pas que certains imaginèrent de parler ici de la vie de la cité, entendez de *politique*. Le sang des initiateurs se retira de leurs joues, leur coeur se mit à battre la chamade, la terreur les étreignit : certains osaient même discuter du bien-fondé des décisions des autorités !! Cela créa une véritable panique. On tenta, mais en vain, de faire taire les importuns. On les menaça d’excommunication virtuelle…D’autres surgissaient qui faisaient de même. On tenta la censure…Mais les censurés se retrouvaient *bénis* par une masse d’autres participants….On tenta même, et cela fonctionna un moment, de mettre « en dérangement » la ligne de communication de certains…Peine perdue ! Ils revenaient sous un nom de groupement…
Heureusement , pendant quelques mois, le nombre de visiteurs étant peu important on pouvait espérer que, la fatigue aidant…
Mais voilà qu’à l’approche des élections municipales
Les prises de position *indécentes* (entendez « politiques ») refirent surface et se multiplièrent…
Dans la panique qui atteignait son comble on ne vit qu’une solution :ANASTASIE (la censure)
On prétendit confondre forum citoyen (ce qui était sa dénomination) et organe officiel qui tomberait sous le coup de l’obligation de neutralité…
Ben oui !La plèbe n’a pas à fourrer son nez dans ce qui la dépasse !
C’est ainsi que les « forumeurs » trouvèrent un jour l’annonce suivante :
Durant la période électorale, les forums des collectivités sont tenus à la neutralité.
>Le forum « forum.vercors.org » étant notamment utilisé pour échanger sur les sujets locaux, des informations et discussions relatives aux élections communales pourraient y être diffusées.
En tant qu’administrateur de ce forum et dans le cadre de son devoir de neutralité, la CCMV a pris la décision de suspendre jusqu’à la fin de la période électorale l’usage de son forum.
Nous vous prions de nous excuser et comptons sur votre compréhension.
Le forum sera réouvert dès la fin des élections municipales : le 31 mars 2014<
« Je déteste ce que vous dites, mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez l’exprimer » disait Voltaire… Nous en sommes loin !
Or donc, si vous voulez parler « Vercors » il y a toujours www.vercors.org/ pour parler confidentiellement aux Maîtres du moment
100 000 ROSES
Vendredi 14 février 2014Chez la fleuriste virtuelle
J’ai commandé cent mille roses
J’en ai effeuillé les pétales
Certes vous n’en voyez la cause :
Mon cœur battant est si volage
Qu’il croit vraiment nécessaire
Fêter la beauté à tout âge
Des déesses de la terre.
Elles sont parfum qui enivre
La source qui désaltère
La fête, la joie de vivre
Le plaisir que l’on espère
Le soleil qui resplendit
La brise qui rafraîchit
Le jour qui réjouit l’âme
Et le calme, après les drames.
A chacune son pétale
D’amour fou mais qui…détale.
Tous à poil
Jeudi 13 février 2014Ah ! Je comprends que ça dérange
D’imaginer déshabillés
Un certain nombre d’êtres étranges
Qui se déguisent pour nous tromper
Le mannequin de gala
Débarrassée de ses falbalas
Ne devient plus qu’un échalas
Oh là! Oh là ! Oh là ! Oh là !
Si on arrache au uhlan
Ses armes ses vêtements
On voit un homme simplement
Et non un animal hurlant.
Même le flic, sans uniforme
Devient normal dans la forme
L’évêque, l’imam, le rabbin
Sont alors êtres humains.
Le PDG sans sa cravate
Hélas, personne n’épate !
C’est vrai que tous dénudés
C’est l’intellect qui va primer !!
Je n’ai rien entendu
Mercredi 12 février 2014Elle a du certes se débattre
Mais je n’ai rien entendu
J’étais endormi près de l’âtre
Fatigué, lassé, fourbu.
Elle était la joie des yeux…
Elle couvait chaque printemps
Une bonne douzaine d’œufs.
Des poussins, elle prenait soin
Même quand cessait leur besoin…
Elle a péri, ma nègre-soie,
Le poulailler est en émoi.
Son joli faisan adoré
Sur sa dépouille a pleuré.
Elle cherchait à s’évader
Pour le rejoindre à la nuitée,
Mais le grillage s’est resserré
Sur son cou tout emplumé.
A propos de livres…
Mardi 11 février 2014Expurger les bibliothèques ?
Je découvre avec stupéfaction que des institutions religieuses dans le délire historique du moment, plaident pour expurger les bibliothèques…
Diable ! Toutes les tyrannies ont comme premier souci l’incendie public de livres qui leur déplaisent.
Cela réveille en moi des images moyenâgeuses : les autodafés.
Le « dauphiné libéré » de ce dimanche relate la vie d’une femme fille d’un prêtre et d’une religieuse….
Près de chez moi, se trouve une institution de catholiques « traditionnels » (qui accessoirement polluent mes oreilles de leurs cantiques latins répétés dehors et à tue-tête une semaine avant chaque fête religieuse). Je suis sûr qu’aucune jeune fille n’ignore que celui qui porte une robe noire est un homme !
Alors, c’est quoi, ce cirque à propos d’un livre intitulé « papa porte une robe » ?
J’ai vu récemment un film sublime : « LA VOLEUSE DE LIVRES » dans lequel un autodafé est organisé.
Film poignant où l’on sent bien dans quelle terreur on vit dans une société où tout est censuré.
Il me semble que tous les jeunes devraient le voir avec leurs parents/leur école pour pouvoir discuter des problèmes philosophiques soulevés.
Erreur!
Lundi 10 février 2014Non, ce n’est pas le onze septembre
La découverte inattendue
De l’infidélité d’un membre
De la famille qu’on a voulue.
Cela n’aurait pas d’importance
Dans la plèbe le populo
Mais à la tête de la France
On fait vibrer les trémolos.
Comme chue d’un gratte-ciel
Voilà une image bateau
Mais était-il besoin du fiel
D’un jugement rigolo ?
Naguère, le tweet inopportun
De la rivale céans détrônée
Vous avait aux yeux de chacun
Donné grandeur de l’insultée,
Mais commenter le désarroi
Très,trop féminin en réalité
Ce serait dire qu’aucune loi
N’établira l’égalité.
Comment mobiliser un village…
Dimanche 9 février 2014Je me trouvai à Autrans, petit village du Vercors, connu dans le canton comme le lieu où vivaient depuis toujours, en bonne intelligence, des gens aux opinions opposées.
A la fin du XIXè siècle, croyants et athées avaient réussi au-delà de leurs divergences, à créer une communauté solidaire et respectueuse de l’autre.
Certains indices laissent penser que la tolérance datait de beaucoup plus longtemps : une très vieille maison arbore, sur le linteau d’une porte, une croix protestante, de celles que portaient les refuges au temps des tracasseries de Louis XIV.
C’était l’époque préolympique, il fallait mobiliser toutes les énergies pour faire face au défi.
C’est à ce moment qu’a ressurgi l’hymne du village. D’où sortait-il ? D’un vieux hussard noir de la République ? Peu importe !
Au moment où les habitants du village fourbissent leurs armes électorales, quelqu’un, craignant que cela ne dégénère, m’a demandé d’en publier les paroles.
Les enfants d’Autrans
Il est un beau pays de prairies
D’âpres monts
De vallons
De rochers de bois profonds
Pays à l’aspect calme et sévère
Et qui sait nous charmer
Et qui nous force à l’aimer
C’est un pays de montagnes
Loin des villes au ciel brumeux
Sapins noirs vertes campagnes
Soleil clair sur les sommets neigeux
Nous sommes les enfants d’Autrans
Gars solides
Intrépides
Skis aux pieds nous glissons gaiement
Franchissant bois monts et torrents
Nous nous rions du mauvais temps
De la neige de la neige
Et nous filons comme le vent
Nous sommes les enfants d’Autrans.
Nous aimons notre sol généreux
Qui nous fit vigoureux
Hardis et toujours joyeux
On est loyal et franc à Autrans
La race est libre et fière
La maison hospitalière
Aux citadins qui admirent
Nos prés verts sous le ciel bleu
Nous tendons les mains pour dire
Restez donc, chez nous vous serez mieux
Nous sommes les enfants d’Autrans
Jolies filles
Fort gentilles
Skis aux pieds nous glissons gaiement
Franchissant bois monts et torrents
Nous nous rions du mauvais temps
De la neige de la neige
Et nous filons comme le vent
Nous sommes les enfants d’Autrans.
Le vieil hiver s’enfuit
Une nuit
Gris et blanc chancelant
Sous son manteau ruisselant
Quel triomphal réveil
Le soleil
Sur les monts éclatants
Fait resplendir le printemps
Alors c’est une féérie
Par les bois et par les prés
Sur la montagne fleurie
Et dans nos jeunes cœurs enivrés
Au printemps les enfants d’Autrans
Gars et filles
En famille
S’en vont par les sentiers grimpants
Cueillir le joli muguet blanc.
Quand l’été se fait plus ardent
Que de fraises
Que de fraises
Sous les grands arbres frémissants
Amis des enfants d’Autrans
Maudite soit l’informatique
Samedi 8 février 2014Maudite soit l’informatique
Les ordis dont on est esclave
On ne peut plus dans la mécanique
Réparer même le moins grave.
Pour trois ratés dans un moteur
Il faut apporter la valise
L’intelligence du « docteur »
Est reléguée dans la remise.
Si au moins Ivan Illich
Avait été écouté
On pourrait, pauvre ou bien riche
Tous les mulets, réparer.
Moi qui aime rester le maître
De mes objets, de mes outils
Me voilà réduit à m’en remettre
A des « spécialistes », ASSERVI .
Savoir lire, ça peut servir
Vendredi 7 février 2014On parle beaucoup des dégâts des inondations, mais, autrefois, il était courant qu’une partie de la ville de Vienne circule en barque pendant plusieurs jours suite aux débordements du « taureau furieux ».
Avant l’aménagement du Rhône, les rives du fleuve étaient formées de lônes, petits ilots temporaires, sur lesquels croissaient des osiers de toutes sortes.
Cette zone, inhabitable une partie de l’année, était le domaine des braconniers, de sans abris, des bohémiens qui arrêtaient leur roulotte le temps de récolter et de confectionner sur place les paniers que les femmes iraient vendre dans les fermes voisines.
Leurs enfants, parce que les gardes champêtres des villages faisaient leur travail, allaient s’inscrire, pour quelques jours à l’école du village.
Comme ils passaient chaque année, ils établissaient finalement des relations avec les autres garçons ou filles (c’était l’époque de la ségrégation) mais se montraient réfractaires, parfois même assez violemment à l’apprentissage de la lecture.
Un jour, pour essayer de comprendre, je suis allé acheter un panier au grand-père d’une famille habituée à séjourner plusieurs semaines d’affilée.
Pas bavard, le grand-père, j’ai essayé de lui parler des panneaux le long des routes…
« On n’a pas besoin de panneaux pour savoir où on veut aller »
_ Votre petit-fils n’est pas bête, il pourrait apprendre à lire en quelques semaines, chaque année, suffisamment quand même pour vivre mieux.
_ Vous croyez ? Vous vous trompez ! Chez nous, ceux qui savent lire ce sont ceux qui sont restés en prison longtemps »
Que répondre à cela ?
C’est l’année suivante qu’une idée m’est venue :
Ils avaient troqué la vieille roulotte contre une camionnette…J’ai expliqué au garçon qu’il vaut mieux savoir lire avant de signer ce qu’écrivent les policiers quand ils vous arrêtent sur la route.