Pour faire la fête

Le coq a beau monter la garde
Plumes hérissées et bec pointé
Le poulailler ça me regarde
C’est à moi de décider :
Au fond du nid de mes poulettes
Trois œufs tout ronds
Mais pas pompette
Ont attiré mon attention.
Il est trop tôt dans la saison
Pour prévoir leur couvaison
Je suis bien sûr qu’en omelette
Ils seront bons pour faire la fête.

Moment de vrai bonheur

J’étais allé dans mon pays natal, profitant de l’absence de neige. A un croisement, coiffés, bottés, emmitouflés, je vis un groupe d’au moins quarante enfants, avec en main un dossier, dossier d’enquête probablement. Classe de neige privée de ski.
Mon sang ne fit qu’un seul tour, je garai mon fier carrosse, et je vins leur proposer une leçon de géographie.
Un peu d’abord interloqués, les adultes accompagnants en un clin d’œil échangé dirent d’accord sur l’instant.
Nous nous trouvions très bien placés puisque j’allais leur parler de la Bourne dont une source se trouvait à proximité.
Me voici donc à raconter l’histoire de Gigantus (celle que vous trouverez ici-même au 4 mars 2011). Quand j’ai parlé d’idiots de géographes d’instituteurs…j’ai vu des sursauts et des yeux braqués sur un Monsieur… Qui n’a pas bronché : il avait de l’humour.
Ce petit moment d’attention d’une ( ?) classe fut pour moi un vrai bonheur.
Il faut peu de chose n’est-ce pas?

Schumann

Voilà un nom qu’on m’a appris à détester.

Bon ! l’histoire lui a donné raison, nous avons fait l’Europe, on a pu même se demander certains jours si Laval ne s’était pas réincarné…

Cependant laissez-moi lui rappeler ceci s’il peut me lire ( dans l’au-delà):
Pour affamer la résistance du Vercors, les Allemands ont raflé par milliers nos vaches, nos belles vaches de Villard de Lans, et nul ne sait ce qu’ils en ont fait.La paix revenue, vous avez « pragmatiquement » considéré que cette race qui avait tant perdu en nombre n’était plus digne de figurer parmi les races bovines françaises. Plus d’un siècle de sélection jeté avec mépris, la fierté des paysans piétinée…
Vassieux, Valchevrière, ça n’avait, à vos yeux, plus d’importance. Il fallait se réconcilier ! Compléter l’œuvre de l’ennemi…
Il nous a fallu plus de trente ans pour que nos magnifiques bêtes retrouvent le chemin des concours nationaux MAIS ILS Y SONT REVENUS !

En voyant les images à la télévision

Je pense ce soir aux habitants du Lavandou. Je pense à ces commerces en contre-bas par rapport à la chaussée qui sont peut-être dévastés. Je pense à ces personnes merveilleuses qui ont supporté mes radotages (supra 29/30septembre 2013).
Je pense en particulier à une boutique de mercerie, tenue par une vieille dame presque au ras de la plage, à la bibliothèque…
Ce ne sont pas des indemnisations qui peuvent, dans certains cas, consoler les victimes.

A propos du pouvoir

J’ai vu récemment le livre d’un ancien ministre.
Cet homme jeune, qui de temps en temps, bien qu’il ne soit pas de mon bord, dit des choses intéressantes, aurait, de sa main, écrit l’ouvrage…De quoi avoir un a priori favorable.
Chargé en son temps d’un secteur qui me colle aux semelles… Je l’ai lu.
Hélas pour moi (pour le jugement que je vais porter) les réminiscences d’un autre titre parlant du pouvoir trainaient encore dans mon esprit…
J’ai lu la copie d’un bon élève, en français correct, précis, utilisable sans doute dans un demi-siècle pour des historiens, si la profession existe encore.
Bon j’oublie les démonstrations de compétences en langues étrangères qui voudraient prouver que l’auteur ne serait pas, le cas échéant, déplacé dans des réunions internationales.
Cela m’a rappelé les comptes-rendus figurant dans les registres de délibération de conseil municipal à une époque où on cherchait à ce qu’ils soient compréhensibles par les administrés.
Un ouvrage de collaborateur au sens donné par le précédent Président de la République.
Rien de la passion qu’un Chirac pouvait manifester pour les gens de la terre. Un résumé de gestion.
Il m’a manqué le minimum de dérision que ceux qui lurent un jour « la comédie du pouvoir » de Françoise Giroud pouvaient attendre.
(BRUNO LE MAIRE « JOURS DE POUVOIR »)

A petite fille de trois ans

Viens dans mes bras, petite fille
Ta maman s’est en allée
C’est détresse dans la famille
Je sais ne pouvoir te consoler.
Dans le grand vide qui s’étale
Autour de toi devant tes pieds
Comme un gouffre qui avale
Toutes tes joies, toutes tes pensées,
Prends ma main, bien impuissante
A combler le trou béant,
Prends ma main pour que je tente
Ah ! vraiment ! Je le voudrais tant
De te divertir un moment.
Viens dans mes bras, je te fais signe
S’en est allée ta maman
Ce n’est pas une mère indigne
La mort l’a cueillie au tournant.

Fuite bénigne?

Ce n’était qu’une petite fuite
Bien anodine en vérité,
Une sortie née par suite
D’un trop de stress, de dureté
Dans les tuyaux, les conduites…
Une issue de sécurité ?
Une giclée peut-être fortuite
Déclarée dans la nuitée,
Mais la Nation en est réduite
Tous les dégâts à constater :
C’est son passé qui se délite
Milliers de livres en pâtés.

(fuite d’eau à la BNF)

Je vais consciemment radoter.

Je vais radoter volontairement, répéter ce que je disais les 9 août, 16 mai,19 mars 2013,le 3 juillet 2011
Encore un cas dans l’actualité, où on discute pour savoir si on va laisser crever de faim le pauvre corps sans vie et sans espoir d’en retrouver plutôt qu’utiliser la méthode que par simple souci d’humanité on emploierait pour mettre fin au calvaire d’un animal…
Quand ferons-nous comme les Belges ou les Suisses?

Sieste

Il pleut très fort sur la Mounière
Et internet est en carafe
J’ai mal dormi la nuit dernière
Pourtant je n’étais pas paf.
Sur le divan qui me fait signe
Je vais allonger mon ennui
Fermer mon œil qui cligne
Et oublier le temps qui fuit.
Il y a bien, sur l’étagère
Un livre ou deux qui ne sont pas lus
Trop ardus pour que je digère
Leur contenu, je n’en peux plus.
La télé pourrait encore
Me distraire un court instant
Mais sa musique toujours m’endort
Sauf la nuit, évidemment !

Salle de cinéma » à l’ancienne »

C’est un cinéma comme on n’en trouve plus guère : il a conservé son balcon comme aux premiers temps du cinéma, quand on construisait sur le modèle des théâtres. Il était fermé depuis quelques temps et nous redoutions le massacre de travaux «de modernisation »
Je présume que, peut-être, il a prévu de s’adapter à d’autres spectacles, puisqu’une petite scène et une architecture métallique, récemment installées, semblent prévues pour des acteurs et des rideaux.
Nous avons vu, là, un film dont on ne sort pas indemne : « Avant l’hiver » avec Daniel Auteuil…
Dans quelle ville ? Disons celle d’un grand musicien !