Leucémie

 

Tu as à peine dix-neuf ans

Et ta vie ne fut pas facile :

Abandonnée à deux ans

Vie en foyer c’est difficile.

Tu as pourtant,

Bon an, mal an

Fait un chemin respectable.

Etudié pour un emploi stable.

Quand tes copines en déraison

S’éclataient dans les extravagances

Tu gardais pour la bonne saison

Un hymen vierge de connaissance.

Mais voilà qu’une prise de sang

Simple contrôle sans souffrance

A mis au jour incidemment

Un ennemi sans défaillance.

La chimiothérapie,

Si elle te sauve et seulement si

Rendra ton corps à jamais stérile…

Ta vie ne fut pas facile…

Alors tu demandes « A quoi bon ? »

A quoi bon ???

Mea culpa

 

Ah ! quel crime ai-je commis

En écrivant quelques poèmes

S’ils ont choqué , s’ils ont surpris

En exprimant quelque fantasme !

C’est vrai qu’en vouant un culte

A une déesse de beauté

Je croyais rester entre adultes

Pas dans l’enfance affolée.

Pour qui a un peu de culture

Aymé, Gide, Robbe-Grillet

Ont mieux exprimé dans la luxure :

Mes vers roupie de sansonnet.

 

C’est se croire au centre du monde

Que se sentir concerné

Par des images qui abondent

Quand on n’est point nommément nommé.

 

Maintenant je n’ai point voulu

Faire de peine ou ennuyer

Merci pour ce que j’ai reçu

Le reste je l’ai oublié !

suite…

 

 

L’homme mûr qui lui succède

Dissimulé sous les rides,

Qui à l’âge rien ne cède,

Qui se sent encore torride,

Sur le contour de tes lèvres douces

Aimerait glisser doucement

Un doigt léger comme de mousse

Un cil en doux frémissement.

Aimerait frôler ton oreille

D’une caresse inquisitrice

Et de sa langue vermeille

Goûter ta gorge tentatrice.

Et le vieil homme devenu

Les regarde en lui s’agiter

Prend peur car l’heure venue

Aux fantasmes doit s’arrêter.

L’adolescent

 

L’adolescent qui dort en moi

Sent son cœur bondir de foi

A l’instant où il t’aperçoit.

Ton sourire, le son de ta voix

Ton silence aussi parfois

Tout est bonheur, tout est joie.

Il aimerait changer le monde

Couvrir de fleurs à la ronde

Les voies ouvertes devant toi.

Commencement

 

 

Dans ses yeux bleus, à se mirer

Dans son sourire ensorcelant

Avec des lèvres à se damner

Corps de Vénus au firmament

Elle est la femme en son essence

Celle qui charma le serpent

Celle par qui tout commence

Il fut verni le vieil Adam !

Inestimable cadeau!

Elle était sortie de son kiosque

Comme une étoile scintillante

Ses cheveux en auréole  brillante.

La voyant là, je pris le risque

De lui quémander une bise

Sans espérer voir exaucé

Mon vœu quelque peu déplacé.

A ma très grande surprise

Elle se pencha pour m’embrasser

Ce fut cadeau inestimable

Je crois qu’Adam le pauvre diable

Je peux affirmer le dépasser.

La bonne aventure, oyez, la bonne aventu-ure

 

 

De quoi vais-je me soucier ?

Elle a parlé, elle a payé,

L’empêcheuse de fractionner.

Parce qu’il ne faut pas crier

Haro sur l’austérité

Il faut savoir la fermer

Ne pas surtout résister

Et surtout quand on est visé !

 

Basta des ententes souterraines

A qui donc peut-on se fier ?

Tout serait faute à la vilaine

Harpie qui osa regimber

Oyez ! Oyez !

Fraternité…

 

Telle était ta volonté :

Par de multiples faux prétextes

Tu as imposé fraternité

A ta moitié selon les textes.

On t’a tellement dit de sornettes :

Les relations infertiles,

Prétendait-on chez les cornettes,

Etaient de basses actions viles.

Leur désir évidemment

N’était que l’œuvre de Satan

Œuvre de chair seulement,

Pas de plaisir ! c’est damnant.

Mais ne sois donc pas trop surprise

Si sous tes yeux incessamment

Il fait la cour, il fait des bises

Aux jouvencelles en mal d’amants.

Une digestion difficile ?

Tout à l’heure, en visitant le nid de mes poules, j’ai cru halluciner : aurais-je, par mégarde, emporté hier le « nichet » ce faux œuf en plastique placé là pour éviter que l’absence d’œuf n’incite les poules à chercher un autre coin tranquille pour pondre ?

Je viens vérifier dans la boîte à œufs… Pas de nichet ! Aurait-il roulé hors du nid ? Rien aux alentours !

Je finis par conclure que ma copine, la couleuvre qui hante mon jardin a probablement voulu gober un œuf comme je la soupçonne de le faire de temps à autre … Auquel cas, elle risque une digestion aussi difficile que celle de certaine ex-ministre .

Parité ?

 

« Monsieur le professeur, si vos ouailles * dérapent* , c’est vous et vous seul qui êtes responsable de cette dérive : vous n’avez pas su le prévenir… »

C’est ainsi que les inspecteurs réagissaient de mon temps qui fut celui du premier ministre…(quoique, je ne sache pas comment cela se passait dans l’enseignement de la langue de l’occupant de naguère)

Un renvoi en permanence, voire une exclusion n’était, à leurs yeux, qu’une preuve de manque d’autorité.

Bon ! Passons ! Je ne suis plus dans l’Education nationale…

Mais je crois encore savoir compter jusqu’à deux…

Une ministre virée, remplacée par un homme… Où est passée la parité ?