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Archive pour février 2012

La seconde cave

Samedi 4 février 2012

La cave ainsi dénommée donnait accès, par une grosse porte, à « la seconde cave » celle où on nous promettait de nous enfermer si nous n’étions pas sages…Lieu sombre et inquiétant où les rats ne manquaient pas. Elle était remplie des racines entassées pour remplir les bachasses des bêtes tout au long de l’hiver : carottes conservées dans sable ou sciure, betteraves, choux-raves, raves.

La (première) cave

Samedi 4 février 2012

La cave, chez nous, aurait sans doute été appelée cellier ailleurs. Il s’agissait d’une petite salle dotée d’une minuscule fenêtre située au nord de la maison. Elle était le lieu frais en toute période où se trouvait le garde-manger, espèce de caisse de grille très fine chargée de protéger les aliments des insectes et des souris nombreuses malgré la présence à la maison de nombreux chats.

Une énorme jarre constituait le saloir que l’on remplissait chaque fois que l’on « killait le caïon » (supra 15 nov). Les morceaux de porc venaient s’y entasser, recouverts de sel autrefois, quand mon grand-père s’en chargeait, plus tard, arrosés d’une saumure qui contenait quelques ingrédients que je n’ai jamais connus. Une immense table basse très solide servait à la découpe des morceaux de viande, et, pour les jambons, servait d’établi de salage : frotter au sel fin, retourner, faire de même, laisser pénétrer, recommencer huit jours plus tard, puis accrocher au plafond pour séchage dans une pièce ni trop chaude, ni froide.

Une immense caisse recevait la réserve de pommes de terre pour l’année, en plusieurs cases : les « fin de siècle » ou les « arran banners » pour  les purées, les « abondances » pour les gratins ou les frites.

Sur le couvercle de la caisse des patates, un plot flanqué de couteaux et d’une hachette, parfois enfoncée à coups de  maillet servait à découper les lapins avant passage à la casserole.

Des étagères portaient les réserves de confitures et les conserves de légumes en bocaux stérilisés. Un panier d’osier ovale de petite dimension gardait les œufs en attendant de les consommer (de les vendre parfois, si l’occasion se présentait) .L’hiver, période de faible ponte, ma mère avait une réserve constituée avant le froid, d’œufs enveloppés de papier journal.

Les bidons

Samedi 4 février 2012

Après la traite, on versait le seau de fer blanc dans le bidon en utilisant une espèce d’entonnoir large, doté d’un système de filtration : trois grilles superposées. La première grille avait des trous assez gros, c’est sur elle qu’on disposait une rondelle de coton aussitôt couverte par une grille plus fine et de forme légèrement plus large. La troisième, chargée de retenir les grosses impuretés avait une forme de cône. Le bidon placé dans la cave restait là jusqu’à l’heure du passage du laitier. Dix minutes avant cette heure, on fermait le bidon, on le pesait à l’aide de la petite balance romaine, puis on le portait jusqu’au lieu de ramassage.

Après le ramassage, on récupérait les bidons vides revenus de la laiterie, on les lavait avec une solution d’eau chaude additionnée de cristaux de soude, ainsi que les seaux de la traite, puis on les rinçait à grande eau au bassin avant de les renverser pour égouttage sur le « banc des bidons ».

hiver

Vendredi 3 février 2012
Cette année-là, il était tombé tant de neige, qu’il fallut trois semaines, en travaillant tous, chaque jour à la pelle pour ouvrir les routes afin que le laitier, le médecin, le véhicule des pompiers réservé aux cercueils, l’épicier ambulant, puissent accéder aux hameaux. En particulier, « aux trois pierres », la neige était si haute et si dure parce qu’amassée par le vent (on appelait ça des « conières ») qu’il fallait charger ce qu’on pelletait sur les traîneaux des bidons pour aller vider loin au bas du talus. Pour déterminer une pelletée, il fallait, à grands coups enfoncer la pelle dans la masse blanche : trois côtés et dessous. En attendant, les habitants des Meilloux avaient ouvert avec les génisses un passage à travers champs : il y avait un mort à ensevelir. C’est à dos d’homme et à travers champs que le cercueil a pu être emporté jusqu’au village.

Transport des bidons de lait

Vendredi 3 février 2012

Pour transporter les bidons de lait jusqu’au point de ramassage, nous avions pour l’été une carriole légère, que la Polka, notre chienne nous aidait à tirer. L’hiver, on utilisait un traîneau, large caisse montée sur layons, avec deux bras de bois pour la traction

Les « trappons »

Jeudi 2 février 2012

Pour nourrir les vaches l’hiver, on leur donnait chaque jour deux pleins râteliers de foin. Ces râteliers, accrochés au mur de l’étable étaient remplis dans certaines fermes par le haut, directement du fenil. Chez nous, la place pour les réserves étant étroite, on  faisait rouler le fourrage dans la grange au rez-de-chaussée, d’où on le poussait à travers le mur par des « trappons » espèces de petites portes à glissière de cinquante centimètres de côté.

Les « bachasses »

Jeudi 2 février 2012

En complément, pour les laitières, on donnait à chaque repas une bachasse de betteraves coupées en petits dés.

Pour les bêtes à engraisser, on faisait cuire du maïs moulu qui remplaçait les betteraves .

Les bachasses étaient des récipients de bois étanches dont la base était carrée  (quinze centimètres de côté) hauts d’une vingtaine de centimètres et largement évasés. Chaque bête avait la sienne.

Pour le cheval, c’était de l’avoine en petite quantité.

Au moment de distribuer ces petites friandises, on ajoutait un peu de sel dont il ne fallait surtout pas mettre la boîte à portée des chèvres qui s’en seraient tant gorgées qu’il aurait fallu les abattre tant le produit leur aurait rongé la panse.

L’étable

Mercredi 1 février 2012
L’étable chez nous était un local allongé qui comportait de chaque côté un terre plein surélevé. Le milieu était prévu pour recevoir le fumier : cela faisait comme un grand fossé de plus d’un mètre de largeur et de quarante centimètres de profondeur : le terret. Les périodes d’hiver, quand on ne pouvait pas sortir, il fallait bien que sans déborder, les excréments puissent rester. Sept bovins du grand côté étaient dans des cases groupés par deux, et  une seule près du cheval. Dans la réserve de paille pour la journée ou un peu plus, on attachait parfois la chienne si elle était en rut. A l’opposé, étaient attachés, les petits veaux, les génissons, les deux chèvres et le taureau. Au fond dans une cage, le cochon s’engraissait. Au plafond pour la nuit, les poules allaient se coucher dans un poulailler à claire-voie. Il y avait un bassin de bois rempli seulement en hiver Et une cage pour les canards (deux canes et un mâle).Quand il faisait très froid dehors, à l’étable, une douce chaleur vous entourait…Et tant pis pour les nez fragiles, c’était un lieu de discussion.
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