La (première) cave

La cave, chez nous, aurait sans doute été appelée cellier ailleurs. Il s’agissait d’une petite salle dotée d’une minuscule fenêtre située au nord de la maison. Elle était le lieu frais en toute période où se trouvait le garde-manger, espèce de caisse de grille très fine chargée de protéger les aliments des insectes et des souris nombreuses malgré la présence à la maison de nombreux chats.

Une énorme jarre constituait le saloir que l’on remplissait chaque fois que l’on « killait le caïon » (supra 15 nov). Les morceaux de porc venaient s’y entasser, recouverts de sel autrefois, quand mon grand-père s’en chargeait, plus tard, arrosés d’une saumure qui contenait quelques ingrédients que je n’ai jamais connus. Une immense table basse très solide servait à la découpe des morceaux de viande, et, pour les jambons, servait d’établi de salage : frotter au sel fin, retourner, faire de même, laisser pénétrer, recommencer huit jours plus tard, puis accrocher au plafond pour séchage dans une pièce ni trop chaude, ni froide.

Une immense caisse recevait la réserve de pommes de terre pour l’année, en plusieurs cases : les « fin de siècle » ou les « arran banners » pour  les purées, les « abondances » pour les gratins ou les frites.

Sur le couvercle de la caisse des patates, un plot flanqué de couteaux et d’une hachette, parfois enfoncée à coups de  maillet servait à découper les lapins avant passage à la casserole.

Des étagères portaient les réserves de confitures et les conserves de légumes en bocaux stérilisés. Un panier d’osier ovale de petite dimension gardait les œufs en attendant de les consommer (de les vendre parfois, si l’occasion se présentait) .L’hiver, période de faible ponte, ma mère avait une réserve constituée avant le froid, d’œufs enveloppés de papier journal.

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