• Accueil
  • > Archives pour février 2012

Archive pour février 2012

Les vaches ou le château?

Lundi 27 février 2012

Quand je vois la star du salon de l’agriculture, des souvenirs remontent en moi.

Cette année-là, j’avais passé le gros des vacances à retaper la maison natale. Ne restait qu’une semaine que nous décidâmes de passer dans le sud-ouest.

Nous voulions visiter quelques châteaux cathares : l’accueil de ST Jean de Luz, en cette fin de période estivale nous ayant paru peu agréable.

En restant aux flancs des Pyrénées, nous revenions en direction de la Méditerranée.

Montségur nous tenta… nous voilà sur la route.

En cours de montée, nous nous trouvons bloqués par un char trainé par deux bœufs gascons. Le vieux paysan qui les conduisait était bien ennuyé de ne pouvoir nous laisser  le doubler…

Me voilà donc à discuter avec lui de ses bœufs, visiblement fatigués, des races de vaches que la mode uniformisatrice cherchait à réduire à quatre grandes branches, de la valeur d’une bête adaptée à son terroir… et le voilà qui nous invite à visiter son étable peuplée de « blondes des Pyrénées » _ non ! pas des bêtes dont l’échine s’allonge démesurément comme leurs cousines, les blondes d’aquitaine _ des bêtes dorées, aux cornes en forme de lyre, aux membres solides, avec une mamelle esthétiquement équilibrée… La copie conforme de nos Villard de Lans…

(Pas étonnant me suis-je dit : les moines qui avaient repéré la valeur des vaches du Mézenc et avaient implanté les ancêtres de notre cheptel avaient certainement fait de même pour les Pyrénées… et même en Aquitaine… La qualité des herbages et le savoir-faire des paysans les avait fait évoluer.)

Et le château me direz-vous ? Qu’en pensa mon épouse ?

Ce  fut tant pis pour le château… et mon épouse ne fut pas trop déçue : n’avais-je pas attiré pour la première fois son attention en lui parlant avec enthousiasme de la nécessité de protéger les vaches de Villard de Lans ?

Merci aux « grands du rire »

Samedi 25 février 2012

 

 

Entendre, aujourd’hui, Nana Mouskouri chanter la liberté à une époque où, à la demande de l’Allemagne, docilement approuvée par les autres pays, les technocrates, serviles esclaves des financiers ont mis son pays sous tutelle, je ne peux pas croire à une coïncidence.

Vacances chez les grands parents

Samedi 25 février 2012

Contrairement à ceux qui pensent que les vacances doivent être à mille pour cent remplies par des activités qui évitent de réfléchir : sport, jeux codés, initiations à toutes sortes de pitreries à la mode, je crois que les séjours chez les papis doivent être propres aux rêveries, à la confection de souvenirs impérissables et irremplaçables parce que ceux de personne d’autre.

Nous avons eu droit certains jours, à un tableau éphémère constitué de pétales de fleurs,  à un spectacle de danses improvisées, à des histoires de trésors cachés (tous les alentours de la maison sont truffés d’indices pour trouver le GRAAL !)  à des combats de chevaliers dignes des croisades…

Bon ! certains diront que ce sont des sottises… j’ai bien ri le jour où mon petit-fils m’a téléphoné pour me recommander de ne pas utiliser le bidon d’huile pour la tondeuse resté dans la grange : pour préparer la potion magique, ils avaient tous, à tour de rôle fait pipi dedans ! J’ai un peu moins ri, mais … bon !… quand le petitou m’a expliqué qu’il voulait « travailler » : il avait un maillet et des clous, je lui ai donné une planchette… sachant bien, qu’il ferait l’expérience de la dureté du bois… C’est quelques jours plus tard, quand j’ai monté les pneus neige sur la voiture qu’au bout de vingt mètres j’ai compris quel matériau moins dur il avait trouvé !!!

Jeu interdit

Samedi 25 février 2012
 

Depuis une dizaine d’années, mes deux ânes se chargent de combattre les ronces dans le champ côtoyant la maison.

Ce sont deux ânes très sympas, mais qui n’ont jamais été montés, jamais attelés, et même pour Quillot, jamais marché tenu par un licol.

Au cours de ces dernières vacances, les enfants ont pris beaucoup de plaisir à les brosser, à les caresser, à leur donner du pain ou des friandises…

Comme l’étang était gelé, j’avais interdit de marcher sur la pellicule de glace, trop fragile pour être porteuse…

J’étais en train de chercher un pot de confitures quand, par la fenêtre, je vois Léo s’avancer au bord de l’étang… Je m’avance à la fenêtre pour lui rappeler l’interdiction, et c’est à ce moment que je vois mon petit Aliocha, à cheval sur Quillot, guidé sans licol par sa grande sœur.

Je n’ai rien fait pour ne pas troubler ce moment… J’en serai quitte pour les obliger à prendre une bombe la prochaine fois qu’ils iront dans le parc !

En montagne

Lundi 13 février 2012

Quand nous partions dans la montagne, 

Avec notre arrière grand-père,

Il nous parlait de son frère,

Des passages par où l’on gagne

La vieille maison ancestrale

Vendue depuis à la commune.

Il nous parlait du  clair de lune,

Des aurores automnales.

Nous goûtions au suc des fleurs,

Nous mâchions avec délices

Les baies rouges et lisses

Dont il nous vantait la saveur. 

Le rhizome des fougères

Pour nous devenait du bois doux.

Il nous disait que le coucou,

Dans sa chanson printanière,

Promettait la richesse à qui gardait

Un louis caché dans son gousset.

Angoissant!

Dimanche 12 février 2012

Depuis toujours, le capitalisme, lorsqu’il est arrivé au bout du bout de son dogmatisme, trouve pour se refaire une santé, la formule idéale : LA GUERRE.

Acculer la Grèce comme on vient de le faire risque d’être l’étincelle qui allume l’incendie, mais supposons que la provocation ne réussisse pas à déclencher cette fin en soi d’un système humainement perverti, ce sera demain le tour d’autres pays jusqu’à l’explosion qui relancera une activité forte, celle qui remplit les cimetières et les poches des fabricants d’engins de mort, celle qui donne, à ceux qui restent, du travail pour relever leur pays dans les larmes de la dévastation.

Sauf que, cette fois, il risque de ne rester personne!

Pragmatisme et théorie

Mardi 7 février 2012

Le système métrique satisfait sans doute les intellectuels, mais il fait fi de ce qui est important pour un agriculteur traditionnel. Un hectare de marécage n’a pas la même valeur d’exploitation qu’un hectare de bonne terre bien drainée. Le système ancien : les carterées, les cétérées,  tenait compte de la récolte qui pouvait normalement être espérée sur un terrain.

En gros, la carterée était la surface sur laquelle on pouvait récolter un double décalitre de blé, la cétérée qui correspond sur bon terrain à un peu moins d’un demi hectare, permettait de récolter quatre double décalitres de grain.

Les paysans chez nous raillaient les acheteurs successifs de dizaines d’hectares de terrains marécageux sur lesquels ils imaginaient faire fortune, forts de leurs calculs théoriques. Le seul qui savait, le vendeur, originaire du pays, les avait acquis non pour cultiver, mais pour construire un golf seule utilisation raisonnable de ces terres sans valeur…La guerre étant venue à bout de sa fortune, il avait tout liquidé à un prix exorbitant pour les gens du pays, mais qui paraissait raisonnable aux étrangers

Valloire

Mardi 7 février 2012

Il est au pied du Galibier

Un village savoyard

Qui chaque année en janvier

Laisse une grande place à l’art

Art fugitif, éphémère

A la merci des éléments

Puisque plutôt que de la pierre

On sculpte dans le tourment

La glace vive comme cristal,

La neige lourde et gelée

Pour faire jaillir au fond du val

Purs éclats de la beauté

Et lorsque sur ses pentes raides

Evolue la douce fée

Qui me hante et m’obsède

C’est le paradis rêvé !

Zont de la chance, les myrtilles!

Mardi 7 février 2012

J’aimerais être myrtille

Pour venir fut-ce un instant

Me glisser entre les dents

De la plus jolie des filles

Quand bien même en confiture

Cuit groggy et étourdi

Venir mettre ma teinture

Sur ses lèvres épanouies

Me fondre dans son soupir

Et comme en une offrande

A sa langue gourmande

Me plier à tous ses désirs

Par temps de grands froids

Samedi 4 février 2012

Lorsqu’il faisait très froid, une couche de près d’un centimètre  de givre recouvrait les vitres des chambres. Pas de volets aux fenêtres : l’imbécile (selon mon jugement) précepte « le monde est à ceux qui se lèvent tôt » impliquait que le moindre rai de lumière sonne le lever de la maisonnée. Il n’y avait pas de chauffage dans les chambres… la chambre des vieux (grands parents, arrière grand-père ) située au-dessus de la cuisine était un peu moins glaciale. Celle où nous dormions, mes parents, ma sœur et moi, en partie occupée par les réserves de grains était moins protégée. Quand le vent soufflait, on sentait le plancher vibrer à chaque bourrasque. Pour lutter contre le froid, on glissait des briques chaudes dans les lits un moment avant le coucher, et, au moment de se déshabiller, on faisait par grand froid, une flambée d’un verre d’alcool à brûler.

Dans le courant de la nuit, parfois, un chat, las de sa chasse aux souris dans le grenier attenant venait se coucher sur notre lit.

Au lever, l’expression « sauter dans le pantalon » avait toute sa signification.

12