Les râteaux
Pour ramasser « à tenin » (sans rien laisser) le foin, l’herbe, voire les épis, nous utilisions soit un râteau, soit une râteleuse.
Je n’aimais pas la râteleuse, cet engin lourd à traîner, constituée d’une rangée de dents pointues recourbées sur laquelle étaient fixés deux « bras » pour la traction. Tantôt les dents mordaient la terre, il fallait alors reculer, ou bien on levait trop les bras et le foin restait éparpillé.
Les râteaux étaient, chez nous, fabriqués durant l’hiver. Il fallait une longue tige d’épicéa débarrassée de son écorce. Le gros bout était taillé pour former un tenon, à dix centimètres environ de l’extrémité, on pratiquait un trou en biais.
La partie dentée, en bon bois de frêne, était percée tous les cinq centimètres pour insérer les dents de bois en nombre impair. Une mortaise était creusée en son exact milieu (la dent placée à cet endroit viendrait fixer la queue). Pour les dents, c’était un travail de mon grand père, il fallait fendre un morceau de frêne assez gros en planchettes d’un centimètre d’épaisseur, puis en baguettes carrées, qu’il fallait arrondir à l’aide de l’opinel qui ne quittait jamais la poche des paysans de l’époque. Un bloc de bois dur percé au bon diamètre permettait de vérifier la bonne mesure de la pièce. On appointait à juste longueur et on glissait en force sur le montant. Il ne restait plus, ensuite qu’à percer le dernier trou en biais face à celui de la queue pour, à l’aide d’une dent qui reliait les deux éléments assurer la solidité…et la rigidité !
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