Dans les années cinquante, après qu’une fille du village ait failli mourir d’une piqûre de vipère aspic, la commune de Lans, consciente de ce que ces bestioles tortillardes repoussaient la venue des touristes, vota une récompense pour qui tuerait une vipère… A deux cent cinquante centimes, la tête, pour les jeunes que nous étions, c’était un argent de poche facilement gagné. Nous n’étions pas des citadins à trembler devant les bêtes. Nous savions à défaut de bâton, écraser d’un coup de talon la tête triangulaire, sans se soucier des coups de queue, ni même de la forte vrille enroulée autour de notre cheville…
J’avais acquis une expérience assez forte pour savoir que c’était surtout « aux rameaux » (une semaine avant pâques) que l’on trouvait facilement un groupe de deux/ trois vipères en instance de s’accoupler. Il valait mieux choisir sa place, plus haut placé que les bêtes et ne pas manquer la cible dès le premier coup de bâton sinon le mâle, roux, de colère pouvait sauter sur le chasseur…
Il en est un que des semaines durant j’ai tenté d’exterminer… Il fut bien plus futé que moi !
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