Ce jour-là, dans la maison, les gens parlaient entre eux à voix basse…
Il y avait des échanges de regards dès que quelqu’un ouvrait la bouche…
Mon père était parti en catastrophe sans avoir fini de soigner les bêtes. La tante voisine était montée avec , semble-t-il des nouvelles qu’elle diffusait à voix basse et grave…
Mon oncle était absent aussi, tout le monde attendait on ne sait quoi… Finalement, mon père revint au bout de plusieurs heures. Les visages se détendirent un peu… Nous , les enfants, n’avons appris que bien plus tard l’horreur qui avait provoqué cette situation : Un de nos proches voisins, voulant « dérocher » du foin de sa fenière située sous le toit avait glissé de la hauteur du faîtage et s’était empalé sur l’échelle du char situé plusieurs mètres au-dessous. Sa femme l’avait entendu hurler de douleur.
Dans son malheur, il avait eu la chance que la pointe de l’échelle, glissant dans l’aisselle pénètre entre l’humérus et le biceps. Tous les voisins accourus l’avaient trouvé en suspens dans le vide et avaient eu bien du souci : ne pas blesser l’artère en tentant de le décrocher.
L’oncle, qui avait une voiture l’emmena chez le médecin… Mais aussitôt décroché, le blessé retrouva l’envie de plaisanter : par rapport à l’éclat d’obus qui lui avait emporté toute la figure, il ne s’agissait que d’une ANECDOTE !