Curieux, la mémoire !
A plusieurs reprises, j’ai pu constater que mes souvenirs ne sont pas les mêmes que ceux avec qui j’ai vécu.
Récemment, j’ai accidentellement dit à propos de l’éducation que nous avions reçue : « Si on ne marchait pas droit, ça tombait »
Ma sœur s’est récriée : « On ne nous frappait pas ! »
Tiens donc ! cette journée complète à recevoir des fessées parce que j’avais dit non à mon père (et je le maintenais !) jusqu’à capitulation, l’aurais-je inventée ? Les calottes à la moindre incartade, imaginées ? Les « fraises », pincées violentes de ma grand-mère parce qu’on n’avait pas obéi « au doigt et à l’œil », rêvées ? Certes, ni ma mère ni mon grand-père ne m’ont jamais frappé dans mes souvenirs, mais même des gens vivant en partie avec nous (oncle et tante) n’ont jamais hésité à nous calotter si nous ne nous comportions pas comme ils considéraient que nous devions le faire.
Bon ! Nous n’en recevions pas plus que nos camarades, mais les punitions corporelles étaient courantes.
Pour moi qui n’ai plus jamais après l’âge de deux ans dit non à mon père (je me suis dès que possible débrouillé pour ne pas lui dire trop souvent oui) les marques en restent imprimées…
Pour ma sœur qui jouissait du privilège d’être la fille que mon père avait souhaitée depuis le début et eu enfin deux ans et demi après moi, les coups n’étaient sûrement pas moins violents, mais sa position de préférée lui permettait de relativiser… Du moins, je le crois…
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