Archive pour juin 2011

Les galoches

Dimanche 12 juin 2011

Ah ! les galoches ! ces chaussures à semelle de bois qui nous rendaient impossibles à ignorer tant le bruit qu’elles faisaient résonnait sur les planchers de bois des maisons et des bâtiments habités… 

Arriver en retard à l’église ou pire, à l’école, dérangeait tout le monde. Mais elles avaient des avantages : un coup de pied chaussé de galoche n’était jamais anodin , dans un tibia, ce pouvait être la fracture.   

Le bois est un bon isolant, grâce à lui nous évitions les engelures. 

Elles demandaient une inspection régulière : les clous-crampons partaient parfois, la languette se décousait. 

Les rares riches avaient pour le dimanche de vrais brodequins fabriqués par le cordonnier, et des « souliers bas » l’été. Certains les enviaient, moi, j’aimais bien mes galoches… 

Déjà, je n’aimais pas passer inaperçu ! 

Mes premiers skis

Samedi 11 juin 2011

« Viens, me dit un jour mon père, tu vas poncer ces deux planches le mieux que tu peux » 

Il s’agissait de deux planches pointues d’environ un mètre de long, dix centimètres de large et un centimètre et demi d’épaisseur… 

Me voilà donc à râcler le bois d’abord avec un morceau de vitre cassé pour ôter les plus grosses aspérités, puis, avec une feuille de papier de verre enroulé sur un bloc de bois, à frotter jusqu’à obtenir une surface bien lisse sur toutes les faces. 

Puis, nous avons allumé « la chaudière des cochons » cette grosse cuve sous laquelle un feu permettait de cuire la pâtée des animaux… mais ce jour-là, elle n’était remplie qu’à moitié et l’eau dépassait au dessus des patates. Mon père a placé les deux planches côté pointu juste sous le couvercle, et nous avons attendu jusqu’à la moitié de l’après-midi en rajoutant du bois de temps à autre. 

Vers les quatre heures, mon père a rentré une échelle dans la maison, cette échelle, je la connaissais, c’était celle qu’il utilisait pour pendre les cochons saignés afin de les vider… Il a coincé la pointe d’une planche sous un barreau, par-dessus une traverse clouée un peu plus bas, et là, tout doucement, il a courbé la planche en spatule, l’a solidement attachée au montant de l’échelle avant de répéter l’opération avec la seconde planche…. C’est derrière le poêle que le tout est resté quelques jours, puis, un jour « de fournée de pain », il a détaché les skis de l’échelle et les a enfournés dans le four qu’il venait de vider… 

Le lendemain, je pouvais essayer de me servir de mes skis tout neufs… J’ETAIS HEUREUX ! 

Aller à l’école, l’hiver, autrefois

Samedi 11 juin 2011

Aller à l’école, en hiver , en montagne à la fin des années quarante n’était pas la petite promenade que connaissent les écoliers d’aujourd’hui promenade écourtée bien souvent par la voiture de maman qui vient les déposer devant le portail… ou le car de ramassage. 

Les écoliers de mon époque s’étaient levés tôt, ils avaient participé à la traite des animaux, puis, quelque soit le temps, ils s’enroulaient dans une longue pélerine, chaussaient les galoches rehaussées au besoin par des guêtres. Après les chutes de neige, on avait lâché les « bauilles » (les génisses) pour ouvrir le passage si l’épaisseur était trop importante. Le chasse-neige serait passé plus tard, quand tous les attelages seraient prêts… Les enfants, donc, dans les traces laissées par les animaux, avançaient péniblement, les uns derrière les autres, les plus grands devant. Pourtant, même ceux qui avaient plus d’une heure de marche, tous étaient présents. 

Ce n’est qu’après le tassement de la neige que les parents laissaient les plus grands prendre des skis, engins le plus souvent fabriqués à la maison avec des planches de frêne, et, pour les plus chanceux des fixations métalliques : les autres n’avaient qu’un morceau de cuir épais cloué en arc sur l’avant et un lacet pour tenir le talon. 

crimes à Velebeau (suite)

Samedi 11 juin 2011

Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat…le chauffeur du car, les enfants…Elle a été vue courant pour rattraper le car… 

 

En un éclair, Martin vit un film se dérouler :la gamine courant avec sa valise, la voiture qui s’arrête, qui lui propose peut-être de rattraper le car, la fille qui monte…et puis, la suite : le gars qui se montre entreprenant, violent peut-être…C’était bien dans ce coin que Paudefait avait retenu une chambre….Tout s’emboitait…Il l’emmène en direction de chez elle. Il s’arrête. Elle veut prendre sa valise sur le siège arrière, et là, il se jette sur elle…mais la suite ? Ce n’est quand même pas la gamine qui frappe à la masse !… 

Voyons ! Il s’arrête où ? …En retrait de la route, sur le chemin de halage, mais oui ! C’est bien ce que cet abruti d’Olivier Massevache a déclaré avoir vu ! 

…La fille veut prendre sa valise. Il se jette sur elle. Elle crie…sûrement. Qui a pu l’entendre ? QUI ? mais la seule maison assez proche est celle de Germaine Mâtin. Ce serait elle qui serait intervenue ? …Difficile à croire qu’une femme aurait pu faire autant de ravages…et la voiture ? Elle ne conduit, pas …Qui l’a jetée dans le gouffre ? 

 

 

Martin arriva chez Germaine Mâtin alors qu’elle donnait à manger à ses lapins. 

« Mademoiselle Mâtin, l’autre nuit, vous savez, celle où le bonhomme a été écrabouillé, tout me porte à croire que cet homme, et j’ai découvert que c’était un salaud, a abusé de la petite Adeline. Tout me porte à croire qu’un homme est venu à la rescousse et a fait justice…Mais qui, mademoiselle Mâtin ? Vous devez bien avoir une idée ? 

—Oh ! moi !, les justices des hommes, j’y crois pas beaucoup, c’est pas mon affaire, je sais pas. » 

Mais, le lendemain matin, Germaine Mâtin était sur son lit. De son poignet, pendait une stalactite de sang caillé. Sur la table, Martin trouva un journal cadenassé à côté du téléphone auquel il n’avait pas pensé puisque Germaine Mâtin était sur la liste rouge afin d’éviter d’entendre certaines méchancetés qu’on ne manquait pas, des dizaines d’années plus tard, de lui débiter, et une lettre . 

  

« chanter le mai »

Vendredi 10 juin 2011

« C’est le premier soir du mois de mai
que les rosiers bourgeonnent, que les filles font des bouquets
pour ce joyeux mois de mai pour ce joyeux mois de mai »
Autrefois, la nuit du 30/04 au 1ermai, les jeunes passaient de ferme en ferme pour « chanter le mai »: chanter, jouer de la musique sous les fenêtres des fermiers(ceux de préférence qui avaient des filles!).
On leur offrait à boire, et on leur donnait des oeufs, oeufs qui se transformaient au matin en une gigantesque omelette que les moins soûls arrivaient à apprécier…

Bien entendu, il y avait parmi les fermières qui leur donnaient des oeufs, quelques farceuses qui glissaient un oeuf pourri ou deux…
Ceux qui les repéraient se les mettaient de côté pour… la bataille d’œufs !

Flûte! ce n’est pas le moment, je viens de découvrir quelques oeufs « qui chantent » qu’une poule facétieuse avait cachés sous un buisson… 

La double nationalité

Vendredi 10 juin 2011

Ce concept me tracasse plus ou moins : je n’arrive pas à avoir une idée claire sur la question. J’ai été HORRIBLEMENT choqué d’entendre Arnaud Klarsfeld critiquer publiquement
la France, son propre pays, à partir d’Israël où il faisait un service militaire… Cela, alors que jamais un politique , c’est un principe, ne commente à partir de l’étranger les évènements de France… 

Serais-je gêné par une candidature à la présidence de
la République d’une personne ayant une double nationalité ? … Pas sûr ! La preuve : une candidature de Cohn Bendit ne me choquerait pas : il parle un français sans accent … et un président français doit défendre la langue de son pays, cette langue qui fut porteuse des lumières dans le monde entier. Même les Etats-Unis, pays d’immigrants à l’origine, exigent qu’on soit né sur le sol pour briguer
la Présidence…Pourquoi pas
la France ?
(mais peut-être est-ce la personnalité rigide de la candidate éventuelle qui me dérange) 

Peut-on avoir une fidélité sans faille à l’égard de deux pays différents ?En particulier s’ils sont rivaux (CE DOIT ETRE UN TIRAILLEMENT INSUPPORTABLE)? 

N’y en a –t-il pas toujours un qui prime sur l’autre ? La question se pose au moment où vous décidez du lieu où seront déposées vos cendres… c’est à ce moment que les autres savent.   

crimes à Velebeau (suite)

Vendredi 10 juin 2011

 

Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat… 

–C’est bien parce que nous croyons qu’elle aurait pu être victime d’une agression dont elle refuse de parler que nous cherchons à reconstituer son emploi du temps. 

–Voilà…(en cherchant dans le registre) …Adeline Gamet : car à 17 h30 sortie à 17h 10 de l’école. Distance de l’école à l’arrêt du car : 15 minutes. 

–Ma mère, je vous remercie, votre aide m’a été précieuse. » 

Car à 17 h30… qui conduisait le véhicule ce jour-là ? 

La compagnie des cars ne fit aucune difficulté pour rechercher le nom du chauffeur. C’était un gars du pays : Julien Nodet. Un homme sérieux et estimé. 

  

Martin vint le questionner. Le 27 octobre ? C’était loin ! Le jour des vacances, il y avait plein de jeunes, il ne les connaissait pas tous, et, dans le nombre, se rappeler d’une gamine en particulier…Pourquoi ne pas questionner les jeunes ? Pour eux, c’était un jour exceptionnel ! 

Martin questionna une bonne quinzaine d’adolescents avant d’en trouver une qui se rappelait de ce soir-là. Non ! elle était sûre qu’Adeline ne se trouvait pas dans le car. Même qu’elle l’avait vue, avec sa valise, essayer de courir pour le rattraper, mais le chauffeur ne l’avait pas ramassée. Et c’était la seule fois qu’elle sortait de l’internat, on ne pouvait pas se tromper. 

 

En un éclair, Martin vit un film se dérouler :la gamine courant avec sa valise, la voiture qui s’arrête, qui lui propose peut-être de rattraper le car, la fille qui monte…et puis, la suite : le gars qui se montre entreprenant, violent peut-être…C’était bien dans ce coin que Paudefait avait retenu une chambre….Tout s’emboitait…Il l’emmène en direction de chez elle. Il s’arrête. Elle veut prendre sa valise sur le siège arrière, et là, il se jette sur elle…mais la suite ? Ce n’est quand même pas la gamine qui frappe à la masse !… 

cauchemar

Jeudi 9 juin 2011

Par l’œuvre de la faux j’étais à comparaître au dernier jugement . Ce n’était point, crois-moi, un vieillard à blanche barbe qui demandait des comptes, mais femme à lunettes au regard sévère.
« Tu es accusé d’avoir, dans ta vie, troublé l’ORDRE PUBLIC, je le lis au fichier… t’en es-tu repenti ? sinon c’est la gehenne »
_me repentir de quoi ? dites-moi donc madame, serait-ce parce qu’un jour ayant mordu mon ongle j’ai osé recracher la parcelle arrachée dans la classe quand j’avais huit ans ?
_ Ca et bien d’autres choses !
_ Serait-ce qu’un jour voyant un légionnaire sur une affiche, j’ai ajouté dessus « vive la paix » ?
_cherche encore !
_ ah ! oui ! un jour, ineffable insolence, alors que l’on disait « condition d’examen » dans la classe ostensiblement j’allumai une gitane puisqu’au bac en ce temps c’était autorisé ?
_ Mais ce n’est pas fini ! cherche, cherche et te repens !
_…. J’ai parfois, il est vrai dit à mon supérieur qu’il était illégitime et l’ai crié très fort…
_Non ! ce n’est pas cela ton crime inexpiable ! celui qui t’a valu à chaque coin de rue d’être interrogé, contrôlé, fouillé même parfois
_ ??? un jour sur zone trente, je fis quarante trois…
_ Cherche cherche encore !
_ Pour protèger des arbres je me couchai un jour (le bûcheron n’avait pas annoncé chantier)
_ Ce n’est pas cela ! remonte dans le temps
_ j’ai collé bien souvent des affiches politiques déplaisant au gouvernement…
_ Tu approches ! cherche encore !
_ distribué des tracts dénonçant vilénies et nuisances…
_ pire que cela !
_ Vraiment je ne sais pas pourquoi chaque rencontre de porteur de képi, de calot ou de bottes me valait un contrôle jusqu’à la venue d’un âge pré-sénile…
_ Ah ! bon ! tu ne vois pas ! et ça ? c’est donc correct ? (et la voilà qui tire violemment sur ma barbe, ma barbe qu’un jour pour ma fonction paraissant trop jeune, j’avais laissé pousser)
_ Ah ! c’est donc cela « troubler l’ordre public » !!!

OUI a-t-elle crié troubler l’ordre public c’est se faire remarquer » 

dommage collatéral

Jeudi 9 juin 2011

Yvonne c’était son nom, depuis qu’elle était à la retraite, passait son temps dans la bibliothèque.
Cette bibliothèque, elle l’avait créée de toutes pièces il y avait longtemps : elle aimait tant lire et échanger sur ses lectures qu’elle avait convaincu le maire de l’époque d’ouvrir un local attenant à l’école pour une fois par semaine pouvoir « faire bibliothèque ».
Les années passant, de prêt de bibliobus en dons et en achats grâce à de menues subventions grappillées cà et là le fonds avait prospéré. Yvonne avec amour entretenait ses amis-livres, organisait de temps à autre une visite d’écrivain, une journée livre vivant, discutait des ouvrages avec ses « clients ».Sur ses fonds propres, elle s’était abonnée aux revues les plus capables de l’informer sur les nouvelles parutions…Si bien que
la « bibli » était très (trop ?) sollicitée. Yvonne vieillissait et répondre aux demandes devenait difficile.Elle s’ouvrit un jour de la difficulté à l’édile du village qui voulant bien faire décida de créer un emploi municipal de bibliothècaire.
C’est ainsi qu’un beau jour, Yvonne vit surgir dans ce qui était « son domaine » une patronne diplômée qui n’eut de cesse que de la reléguer dans le réduit arrière à couvrir les ouvrages et à les réparer….
Monsieur le Maire fut très fier : il avait créé un emploi…. Et ne comprit jamais pourquoi Yvonne se mit à dépérir…

crimes à Velebeau (suite)

Jeudi 9 juin 2011

Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat… 

 

–Elle est tombée malade le jour de son retour chez elle… Voyons, pensez-vous qu’elle ait pu avoir des relations avec des hommes ? 

–MONSIEUR ! ! Pour qui nous prenez-vous ? le seul homme qui pénètre ici est le prêtre confesseur, et nos filles sont surveillées, elles ne courent pas les rues ! 

–Pourtant… A quelle heure est-elle partie le 27 octobre ? 

–Il faudrait que je consulte le registre, mais, normalement, les bons de sortie prévoient juste le temps nécessaire pour accéder à l’arrêt du car. 

–Ma mère, je fais une enquête, car cette jeune fille se trouve dans une situation délicate, situation sûrement liée à un fait qui aurait eu lieu le jour de cette sortie. 

–Je ne peux pas croire une abomination pareille possible de la part d’Adeline. 

–C’est bien parce que nous croyons qu’elle aurait pu être victime d’une agression dont elle refuse de parler que nous cherchons à reconstituer son emploi du temps. 

–Voilà…(en cherchant dans le registre) …Adeline Gamet : car à 17 h30 sortie à 17h 10 de l’école. Distance de l’école à l’arrêt du car : 15 minutes. 

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