Archive pour juin 2011

Objets amovibles

Mercredi 15 juin 2011

Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu en horreur les choses amovibles : 

Je ne supporte pas les vêtements « portés sur le bras ». Quand ma mère m’envoyait garder les vaches en fin d’après-midi, elle voulait toujours que je prenne un manteau parce que, le soir, la fraîcheur arrive vite en montagne. A son grand dam, je ne le prenais pas sur le bras, mais sur le dos au risque de suer à grosses gouttes sur le chemin du « pâquer ». ….(on dirait aujourd’hui « pâturage » mais il existait dans le temps féodal le droit de pâquerrage d’où ce mot) 

Cette horreur, je la retrouve avec ce que l’on appelle le « mobilier de jardin »Ces espèces d’ustensiles qu’on sort au gré du temps m’horripilent… mais je déteste surtout l’usage qu’on en fait : quel plaisir peut-on éprouver à manger dehors en déséquilibre sur un siège brinquebalant alors qu’on pourrait sans pas inutiles savourer son repas dans la salle à manger ? Quel intérêt de s’allonger comme lézard au soleil à se préparer des mélanomes alors qu’un lit douillet vous attend dans la maison ? 

Quelle est la rentabilité de la fatigue à rentrer chaque soir des coussins qu’on ressortira le lendemain ? Et surtout à quoi bon gâcher, de novembre à avril, l’espace des réserves pour des objets aussi inutiles à mes yeux ? 

Juste pour faire plaisir à ma petite femme ! 

crimes à Velebeau (suite)

Mercredi 15 juin 2011

  

  

  

  

Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat…le chauffeur du car, les enfants…Elle a été vue courant pour rattraper le car… Germaine Mâtin qu’il n’a pas soupçonnée se suicide. Elle laisse une lettre et son journal 

                            27 JUIN 

  

Cette nuit, j’ai encore rêvé. Je le voyais. Il avait quitté son pantalon et son manche était dur, et moi, je le tenais dans ma main. Je refoulais la peau loin à l’arrière et je revenais et tout mon corps était secoué…. 

Au bout d’un moment, il s’est penché sur moi et il a lèché mes pieds, mes mollets, mes genoux mes cuisses et mon ventre. J’ai senti une chose dressée entre mes lèvres en bas, et il la tètait et moi, j’étais toute transformée, je n’étais qu’une loque pantelante. A plusieurs reprises, je me suis réveillée, et chaque fois que je fermais les yeux, mon rêve revenait, lancinant et je me sentais toute secouée et je poussais des cris. A un moment, j’ai entendu maman qui disait :  « Tu as peut-être été trop dur avec elle : elle pleure encore » 

Pauvre maman ! Si elle savait ! ! 

  

  

10 JUILLET 

  

Le voisin est venu. Je suis sûre qu’il n’a rien raconté. Sinon , quelle histoire ! 

  

  

  

                                                                  14 JUILLET 

  

Ce soir, c’est la fête. Je n’ai pas eu le droit de sortir. Je dois, paraît-il revoir les leçons que je n’ai pas apprises… Par la fenêtre de la chambre, je vois les feux d’artifice qui montent, tracent leur traînée brillante et explosent dans une gerbe d’étincelles de toutes les couleurs. 

J’entends, dans la chambre voisine, mon père en train de ronfler…J’entends la musique du bal sur la place… Une crémone qui tourne lentement…Un battant qui s’ouvre doucement…l’air frais emplit la pièce. Un pied sur le rebord, les mains agrippées à la grosse branche dont les feuilles viennent caresser les vitres… à cheval, les cuisses serrées sur la rampe improvisée…équilibre à la fourche, un bond. Je suis dehors. 

La musique résonne à un rythme endiablé. Je marche le plus vite 

possible. Je rentre sur la piste de danse et tout mon corps n’est plus qu’instrument. A un moment, même, je reste seule sur la piste et tout le monde me regarde. Je suis la vedette. Je sens l’excitation qui envahit mon corps. Une odeur âcre de sueur s’échappe de tous mes pores. Et quand sonnent deux heures au clocher je me retrouve pantelante. Il faut rentrer dans le noir, et je suis seule… 

Comment remonter à ma chambre ? J’avance sans trop réfléchir. La porte d’entrée est fermée. La porte arrière aussi… et il y a de la lumière dans la grange du voisin. Je vois une échelle bien tentante. Sans réfléchir un seul instant, je cours vers le salut, je saisis l’échelle, je la dresse, je grimpe… Ah !…Mais je ne peux pas laisser l’échelle :en se levant, à cinq heures, mon père la verrait tout de suite. Pieds nus, les sandales à la main, je redescends à la porte de derrière, je tire le verrou, je sors sans bruit, je reporte l’échelle à sa place… et…IL EST LA ! Il ne crie pas, ne fait pas un geste. Je voudrais parler, m’excuser, mais impossible : aucun son ne sort de ma bouche. J’ai l’impression de marcher dans une mer de coton. Chaque geste me coûte un effort surhumain. Je parviens tant bien que mal à sortir de la lumière. Mes yeux mettent une éternité entière à retrouver leur acuité.Il n’a pas bougé. Il m’a seulement regardée. Va-t-il venir me rejoindre dans l’ombre ? Me punir ? La porte s’ouvre comme un soulagement-déception. 

Le cœur battant, je referme le verrou, j’escalade l’escalier. Je me couche, et c’est là que tout commence. Je sens d’abord un souffle dans mon cou. Je sens des mains sur mes lèvres. Je sens une corde qui attache mes poignets. Je sens qu’on arrache ma jupe. Je sens la brûlure d’une lanière plus fine et 

plus féroce que le perpignan de mon père. Je me débats en vain, mes poignets sont tout écorchés. Je veux crier, mais impossible. Je sens les coups redoublés qui lacèrent ma peau , mes seins, mon ventre, mes fesses, et même mes petites lèvres. Je sens que je vais mourir…mon corps se débat dans les affres douces de l’agonie. 

  

         15 JUILLET 

  

Je n’y comprends rien ! j’ai dû rêver une fois de plus !Mes poignets n’ont pas la moindre marque et les zébrures que je pensais sentir dans la nuit ne se voient pas dans le miroir. Mes membres sont libres… Bizarre ! ! 

HALTE!

Mardi 14 juin 2011

Oh ! là ! les anti-lapidation ! 

Pour une femme adultère 

Vous hurliez dans les nations 

Mais avant que cela s’avère 

Sur un homme sans hésitation 

Votre main saisit la pierre 

Et la jette avec passion ? 

Il est arrivé que Cythère 

Soit suivie de lucratifs remords 

Silence donc le chien qui mord 

Attends que madame justice 

Ait sonné l’heure de l’armistice. 

crimes à Velebeau (suite)

Mardi 14 juin 2011

 Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat…le chauffeur du car, les enfants…Elle a été vue courant pour rattraper le car… Germaine Mâtin qu’il n’a pas soupçonnée se suicide. Elle laisse une lettre et son journal 

                                                                           24 JUIN 

  

Je l’ai vu à la fête de
la ST JEAN. Il avait bu. Il m’a regardée et il a avalé trois verres coup sur coup. J’aurais bien aimé lui parler. La nuit, j’en peux plus d’espèrer qu’il vienne, qu’il me caresse. Je ferme les yeux, je rêve à plein de choses que je n’oserais raconter à personne. J’aimerais sentir sa main râpeuse sur mes fesses, sur ces petites lèvres qui s’ouvrent et se mouillent rien qu’à penser à lui. 

  

  

                                                                           26 JUIN 

  

Je suis retournée chez lui. Il était au fond de son cellier. Je lui rapportais une clé anglaise qu’il avait prêtée à papa. Il a rougi. Il a pâli. Il a pris la clé. Et moi, je n’ai pas hésité, j’ai attrapé sa main que j’ai couverte de baisers. Lui m’a relevé la tête, il m’a regardée dans les yeux et là, il a avancé sa bouche dans mon cou ! Il paraissait tout essoufflé. Il a remonté sa bouche jusqu’à mon menton. Ses lèvres ont touché les miennes, puis il s’est retourné violemment en me suppliant de rester chez moi. Je suis repartie, mais au bout de dix mètres, j’ai eu une envie irrésistible de revenir. Je me suis approchée sans bruit, j’ai regardé s’il était toujours là…Il avait baissé son pantalon et il secouait ce morceau de chair qui pend entre les cuisses des hommes. Ce n’était pas du tout ce que j’avais vu dans mon rêve, c’était comme un manche d’outil violet au bout. 

Il ne m’a pas entendu entrer et moi je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai senti la boule dans ma gorge, mon ventre ravagé et j’ai avancé, la main tendue, j’ai touché sa main qui s’agitait. Il m’a regardée d’un air horrifié. Il a attrapé son vêtement et il m’a repoussée violemment. Mais moi, je me suis accrochée à l’échancrure de son pantalon. Alors, dans un soupir terrible, il n’a plus bougé et ma main a commencé à s’agiter toute seule. Au bout d’un moment, il m’a dit que j’étais une sale gamine vicieuse qui allait lui créer les pires ennuis, qu’il ne fallait JAMAIS que je revienne, que sinon, il me ferait beaucoup de mal. Je me suis sauvée jusqu’à un coin secret, connu de moi seule et j’ai pleuré, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai ri,… je dois devenir folle ! 

Quand je suis revenue à la maison ,papa était fou furieux. Il n’arrêtait pas de hurler et il avait dans les mains  son énorme fouet, celui des chevaux : le « perpignan ». C’est TRES RARE que papa utilise le « perpignan », et, là, avant que j’aie dit un seul mot, il a claqué le fouet qui est venu zébrer mes mollets, et encore une deuxième fois sur mon dos. Je me suis traînée à ses pieds :  « Pardon ! papa ! je ne recommencerai plus, c’est promis ! papa ! non ! papa ! 

–Recommencer quoi ? Tu vas bien être obligée de recommencer ton année et en pension encore ! Ah ! Tu as sauté les cours ! Ah ! Tu as signé tes mots à ma place ! Je vais t’apprendre, moi ! » Et clac ! une autre cinglée. Celle-là, elle m’a tellement soulagée ! 

C’est vrai que j’ai sauté les cours des vieux idiots de profs qui me prennent la tête. C’est vrai que j’ai contrefait la signature de mon père, mais c’était il y a longtemps ! C’était il y a au moins un mois quand je croyais que j’étais malade. 

  

 C’est vrai aussi que j’ai peu travaillé ce trimestre, à quoi bon ? J’ai toujours de mauvaises notes, et, en plus, je n’aime ni les profs, ni l’école. 

« Regarde ! recommençait mon pére, 3 en grammaire, 0 en composition française, 4 en math, et leçons jamais sues ! Pourtant tu prétendais bien que tu allais les apprendre quand il y avait du travail à la maison ! 

(Ouf ! il ne sait pas, le voisin n’a rien dit !) 

__Je sais pas, j’arrive rien à retenir en ce moment » 

A ce moment, maman est intervenue. Elle a pris le bras de mon père et lui a dit : « Ca suffit ! Elle a eu bien des soucis, c’est une fille qui grandit. Elle a été assez corrigée.Il faudra voir ce qu’on peut faire pour le redoublement de sa classe. 

–Ouais ! ben ce sera en pension et chez les sœurs encore ! Au moins, elle sera bien obligée de travailler. Je suis montée à ma chambre et j’ai pleuré des larmes de soulagement et d’inquiétude. L’année prochaine, je serai morte, sûrement. 

accusé!

Mardi 14 juin 2011

Corrençon, 19/02/11 …17h05
Une petite histoire pour faire rire :
Ce soir, nous étions allés chercher M. et L. mes petits-fils à la sortie de l’école de ski…
J. mon épouse, aime trop se trouver seule à l’arrivée pour que je lui dispute cette joie.
Je reste donc au parking ( à garder son sac puisqu’avec le froid et la neige, la serrure centralisée ne fonctionne plus).
J’échange quelques paroles avec les uns ou les autres… puis, voyant que l’arrivée était terminée, je prends le sac de J. dans la voiture, après avoir tenté vainement de le fermer dans le coffre, je le glisse dans mon anorak pour le protéger de la neige…
A peine avais-je fait 20 mètres, qu’une bonne femme surgit à son balcon en face du parking :
« MONSIEUR, VOUS VENEZ DE VOLER UN SAC DANS UNE VOITURE !!!
LA POLICE ARRIVE !! »
J’éclate de rire et je continue mon chemin, croyant à une plaisanterie. Mais un instant plus tard, j’entends « RATTRAPEZ-LE ! C’EST UN VOLEUR »
Un jeune me poursuit « monsieur vous avez pris un sac dans une voiture
_Exact ! le sac de ma femme dans MA voiture (je lui montre les clés)
Il repart…
Mais 10 minutes plus tard ,alors que j’avais retrouvé J., M. et L., je vois arriver la mégère
« Vous avez volé un sac ! je vous ai vu ! et c’est pas votre voiture : la porte n’en est pas fermée »
J. a bien dit « C’est mon sac, et je suis sa femme »
Finalement, il a fallu que je lui demande de me donner son nom pour déposer plainte contre elle pour diffamation pour qu’elle se calme…
Elle a pourtant attendu qu’après avoir chargé les skis , je monte au volant, et que la voiture démarre !!
VOILA où mène le culte de la suspicion cultivé par notre gouvernement !

Dans l’affaire, la seule personne qui a commis une faute, est celle qui a ouvert ma voiture et de fieffés idiots diront qu’elle a eu une attitude citoyenne. 

LOULOUTES

Lundi 13 juin 2011

Tout au long de la route 

De Grenoble jusqu’ à Romans, 

Les bois abritent des louloutes 

Qui vous invitent gentiment. 

Les noires aux formes rebondies 

Et au sourire éblouissant 

Proposent à celui qui mendie 

Des jeux on ne peut plus charmants. 

Avec les blondes, vous êtes dieu 

Elles mettent genou en terre 

Pour dire d’un air malicieux 

Qu’elles vous embarquent pour Cythère. 

En voiture de courtoisie, 

Certaines veulent pour que ça dure 

Dans leur sillage loin d’ici 

Sous une alcôve de verdure 

Vous entrainer 

Par bout du….nez ; 

Il en est une cependant 

Depuis quarante ans au turbin 

A vingt ans que  j’admirais 

A soixante, je la plains . 

FORMATION POLITIQUE

Lundi 13 juin 2011

Pourquoi lors des campagnes électorales, le principal argument des gens en place (et qui ont envie d’y rester) est-il : » nous connaissons tous les rouages pour ne pas patauger les premières années » ? Eh ! oui ! c’est que la formation de futurs citoyens responsables ne figure pas dans les préoccupations de ceux qui détiennent le pouvoir (on comprend bien pourquoi)
L’Etat , les partis parfois, organisent une formation (déformation ?)accélérée pour ceux qui ont été élus pour la première fois…Grâce à une formation plus spécifique aux entreprises ou à une administration certains nouveaux élus ont des éléments pratiques, mais il n’est pas normal que tous les citoyens ne connaissent pas à quelle porte frapper, quelle tournure particulière permet à un dossier de rester à sa place dans la pile au lieu d’être relégué…est-il normal que cela soit réservé à une minorité ? Si tous connaissaient les rouages, les critiques parfois seraient moins acérées (et parfois bien plus justes mais ça… )
Lors de la campagne électorale, on a parlé ici et là de conseil municipal jeune…
Conseil municipal jeune…. AH ! oui mais à quel âge ?
Que se passe-t-il donc dans ces classes dites coopératives (je ne parle pas de celles dans lesquelles les adultes « taxent » les parents pour une œuvre commune pour laquelle souvent les enfants n’ont pas leur mot à dire mais dans celles où, comme ce fut le cas pour leurs parents ces jours derniers les enfants ont fait des projets à leur mesure, 

pour un temps précis, qu’ils les ont défendus devant leurs camarades, ont été élus pour les réaliser) sinon l’équivalent à leur niveau de la gestion communale ?
Problème : on trouve souvent ce genre d’organisation dans une classe ou une école « primaire »(et j’emploie à dessein ce terme)…. Mais ensuite ??Il faudrait que cela soit démultiplié, qu’au lieu d’être consommateurs de savoir faire, voire de savoir s’ennuyer, les jeunes soient toujours partie prenante en responsabilité de leurs activités.

Je rêve? 

crimes à Velebeau (suite)

Lundi 13 juin 2011

 Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat…le chauffeur du car, les enfants…Elle a été vue courant pour rattraper le car… Germaine Mâtin qu’il n’a pas soupçonnée se suicide. Elle laisse une lettre et son journal 

  

                                                                           26 AVRIL 

  

J’ai encore fait le même rêve. Emilien était là, la tête entre mes cuisses. Il avait baissé son pantalon, et je voyais sous son ventre un morceau de chair rose avec une grosse boule comme chez Zilou. J’avais envie de le toucher, mais, chaque fois, il se recouvrait d’une peau. Je me suis réveillée toute mouillée. Est-ce que je recommence à faire pipi au lit ? Il y a au moins dix ans que ça ne m’était pas arrivé… Mais non, mon lit est seulement un peu humide. 

  

  

  

  

                   27 AVRIL 

  

Je suis retournée m’asseoir dans mon fauteuil avec Zilou. J’ai regardé les nuages, le soleil, les feuilles,les oiseaux, j’avais envie de sentir ma zitoune picoter, mais rien ne s’est produit. Je l’ai même un peu frottée, mais en vain. J’étais très déçue…et puis j’ai aperçu Emilien derrière l’arbre, le gros alisier de la haie, et, sans avoir rien fait, mon corps a de nouveau été envahi de chaleur et secoué, secoué, secoué, 

Lui, ne bougeait pas, il souriait en me regardant. 

  

  

  

  

                                                                           28 AVRIL 

  

Cette nuit, quatre fois de suite, je me suis appliquée à me rappeler ce qui m’est arrrivé. A chaque fois, ça a été la même extase…C’est LUI qui doit me jeter un sort de sorcellerie pour me rendre comme ça, il faut me méfier. Pendant quelques temps, je n’irai plus m’asseoir dans mon fauteuil. 

  

                                                                                     12 MAI 

  

Ca y est, ça a recommencé. Mon ventre saigne encore. J’ai placé tout de suite une espèce de serviette en pointe comme celles des bébés pour éviter de tacher ma jupe. Mais je me suis sentie soudain TRISTE…si triste que je n’ai pas pu m’empêcher de retourner au fauteuil, et là, mon nez contre mes genoux, je me suis mise à pleurer. J’ai pleuré longtemps, longtemps, jusqu’à ce que je sente une main sur mes cheveux. J’ai levé la tête. C’était lui. Il me regardait gentiment et j’ai senti monter en moi ce sentiment que je ne sais pas définir qui fait qu’on est agité et immobile à la fois, que votre gorge semble emplie comme d’une boulette de pomme acide. J’ai voulu parler et je n’ai rien dit. Il est resté un moment sans bouger, puis il est parti de l’autre côté de la haie. 

  

  

  

                                                                           16 MAI 

  

Je retourne tous les jours au fauteuil. Il vient s’asseoir à côté de moi. Il ne dit rien, ne fait pas un geste. Le premier jour, je lui ai fait une petite place à côté de moi. Je sens sa cuisse dure contre la mienne et je sens plusieurs fois de suite monter en moi cette impression dont je ne pourrais plus me passer. Puis il repart sans un mot. J’ai envie, parfois qu’il me caresse encore les cheveux, ou la joue, ou mes nénés ou mon ventre ou mes cuisses. J’ai envie de retrouver mon rêve de l’autre nuit, de sentir sa langue sur mes cuisses et de voir… 

  

  

  

  

                                                                           23 MAI 

Aujourd’hui, il a posé sa main toute rugueuse sur mon genou. Quand j’étais petite, ça me faisait penser à la râpe à fromage de maman, mais, aujourd’hui, j’ai trouvé ça agréable, et j’aurais bien aimé qu’il la laisse plus longtemps, et même qu’il me caresse le ventre. Mes seins (maintenant que je suis grande et que je saigne comme les femmes, il paraît que c’est comme ça que ça s’appelle) se sont mis à durcir comme du béton… mais lui, a très vite retiré sa main et je n’ai pas osé la retenir. 

  

  

  

                                                                           25 MAI 

Maintenant, il pose doucement sa main sur mon genou, et comme je mets ma main sur la sienne, il ne la retire plus. A certains moments, j’écarte un peu mes genoux pour qu’il remonte le long de ma cuisse, mais il ne bouge pas. Il attend et cette attente me met dans des états épouvantables. 

  

  

  

                                                                           8 JUIN 

  

Je saigne encore. Ca ne m’inquiète plus. Il est venu près de moi et je lui ai montré ma culotte tachée. Il a regardé un instant, puis il s’est levé et il est parti en courant. Reviendra-t-il ? 

  

  

                                                                           9 JUIN 

Pas venu 

  

  

                                                                           10 JUIN 

Pas venu 

  

                                                                           11JUIN 

Pas venu 

  

                                                                           12 JUIN 

  

Je suis allée chez lui. Il m’a regardée de façon très inquiète. Il m’a serrée contre lui brutalement, puis m’a repoussée violemment et m’a dit de ne jamais revenir. 

  

crimes à Velebeau (suite)

Dimanche 12 juin 2011

Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin  dépêché pour l’enquête  est reparti , il avait tenté  de rencontrer  Mathurin Gamet, d’interroger sa femme et sa fille .Le juge n’apprécie pas que l’on enquête sur un haut fonctionnaire…Martin sent pourtant bien que Mathurin joue un rôle dans ce crime…Raoul qui a menti sur son emploi du temps paraît hors de cause… L’assistante sociale vient le questionner sur ce qu’il pense des relations entre Mathurin et sa fille , laquelle est enceinte. Il va interroger la mère supérieure de l’internat…le chauffeur du car, les enfants…Elle a été vue courant pour rattraper le car… Germaine Mâtin qu’il n’a pas soupçonnée se suicide. Elle laisse une lettre et son journal 

  

  

  

JOURNAL DE GERMAINE MÂTIN 

  

  

  

         15  avril 1939 

Je suis malade…pourtant, je me sens mal nulle part…peut-être un peu au ventre, mais non, je n’ai pas de douleur insupportable. 

Cet après-midi, je promenais Zilou comme d’habitude. Zilou, c’est mon teckel, aux longues oreilles pendantes et frisées comme des caresses. Comme d’habitude, je me suis assise dans mon « fauteuil » : c’est un énorme rocher plat au bas et dont un creux forme comme un dossier…Je regardais les oiseaux qui allaient et venaient pour construire un nid dans la haie, les nuages qui prenaient des formes bizarres et je m’inventais des histoires, quand, tout à coup, j’ai senti le museau de Zilou sur mes genoux, sa langue douce lèchait mes cuisses et sa truffe remontait sous ma petite jupe. C’est à ce moment-là que j’ai senti comme une humidité dans ma culotte. 

  

  

Le museau de Zilou s’insinuait de plus en plus et, au moment où j’ai voulu le repousser, j’ai vu mes doigts tout rouges. Pourtant, je ne m’étais pas blessée. Ma culotte était toute tachée. Qu’allait dire maman en voyant ça ? Elle qui me fait un scandale à la moindre tache…J’ai quitté ma culotte, pris une poignée de feuilles larges pour essuyer ma zitoune, j’ai regardé : c’est vrai qu’elle a un air bizarre depuis quelque temps. Je ne parle pas de ces poils que je coupe sans arrêt et qui ne font que repousser, non, mais j’ai l’impression que les choses qui sont dans mon ventre se mettent à sortir par là. 

Autrefois, il y avait une fente bien fermée, maintenant, elle s’écarte et on voit deux morceaux de chair qui dépassent, j’ai beau les repousser, ils ressortent toujours… C’est sûrement ça ! mes boyaux vont sortir de mon ventre, et alors, comment je vais faire ? Je peux tout de même pas les maintenir à la main tout le temps ! En plus, mes nénés se mettent à grossir, certains jours, ils sont durs, ils me font mal quand le pull les effleure. Que vais-je devenir ? Est-ce qu’on peut en mourir ? 

En plus de ça, j’ai eu la honte de ma vie : pendant que j’examinais ce qui se passait, je n’ai pas pris garde aux alentours. Je me croyais seule, mais à un moment, je l’ai vu. C’est mon voisin. Il était de l’autre côté de la haie. Il me regardait. Il n’a pas bougé, mais j’ai senti ses yeux me transpercer comme des rayons X . 

Va-t-il raconter ce qu’il a vu à maman ? 

  

  

    18 AVRIL 

  

En rentrant, hier, j’ai eu de la chance : maman était aux champs. J’ai caché ma culotte salie au fond de la corbeille à linge. J’en ai pris une toute propre que j’ai remplie de laine du matelas que papa est en train de refaire…ce soir, la laine est rouge, mais je saigne moins. Est-ce que ça va s’arrêter ? D’habitude, une blessure, ça ne dure pas aussi longtemps. Ce doit être une grande déchirure, et alors… ?… 

  

  

  

  

 

  

                   22 AVRIL 

 Mon ventre ne saigne plus ! Ouf ! Mais j’ai toujours ces morceaux de chair qui veulent sortir de mon ventre.  Quand je veux les renfoncer, cela me donne de drôles de sensations, ce n’est pas désagréable, non ! Ca picote, ça chatouille, ça énerve, ça… 

J’ai bien regardé quand je me suis mise dans mon fauteuil, il n’y avait personne alentour … Zilou est venu me lècher le visage, me lècher les genoux, me lècher les cuisses. 

J’ai eu très peur de saigner encore, j’ai regardé : non, rien ! 

Zilou a chevauché ma jambe et il s’est mis à faire un va-et-vient du ventre. J’ai vu pointer un petit bout de chair rose sous ses poils, alors, j’ai eu envie de le toucher…C’était dur, c’était mouillé, c’était pointu…J’ai repoussé doucement la peau velue. C’était agréable. Il y avait une espèce de boule qui s’est mise à grossir dès que la peau a été repoussée Zilou s’agitait de plus en plus. Son morceau de chair dur comme un bâton rose clair sortait….J’ai voulu ramener la peau à sa place, mais….impossible ! la boule formait obstacle. C’est à ce moment-là que j’ai senti une démangeaison à ma zitoune. J’ai voulu me gratter, c’était tout mouillé ! J’ai retiré ma main brusquement, sûre qu’elle serait inondée de sang, mais non, elle était mouillée, c’est tout, et la démangeaison persistait, alors, j’ai frotté, frotté, frotté. Si fort qu’à un moment j’ai senti quelque chose au fond de ma gorge et tout mon corps est devenu dur un moment. Au moment où je fermais les yeux, sur le point de mourir, je l’ai vu, drrrière la haie, qui me regardait. Ses yeux brillaient et sa main que je ne voyais pas s’agitait au bout de son bras. 

Au bout d’un long moment, Zilou a retrouvé sa forme normale. Je suis rentrée à la maison toute contente qu’on ne puisse pas voir ce que j’avais fait. Emilien, le voisin, va-t-il me dénoncer ? 

Il est passé le soir, il a parlé à papa, il m’a regardée d’un drôle d’air. 

  

  

  

                                                                  23 AVRIL 

  

Cette nuit, j’ai fait un drôle de rêve : Zilou me lèchait le ventre, les cuisses et moi, j’écartais les genoux pour mieux sentir sa langue…et tout d’un coup, ce n’était plus mon teckel mais le voisin qui était là et dont je sentais la langue et je me sentais fondre sous la caresse. Je me suis réveillée en nage…J’étais seule au fond de mon lit et mon pyjama était aussi mouillé que si j’avais fait pipi. 

  

  

 

  

                                                                            25 AVRIL 

  

Maman a trouvé ma culotte toute tachée de sang au fond de la corbeille à linge. Elle ne m’a pas grondée. Elle n’a pas paru inquiète. Surprise, un peu. Elle a pris un air mystérieux pour me dire : « Ma fille, c’est un grand secret, depuis qu’Eve a choisi d’écouter le serpent, les femmes, tous les mois, se mettent à saigner, c’est leur punition. Il ne faut en parler à personne, et surtout pas aux hommes. » 

Le voisin n’a sûrement rien dit à papa, mais, quand je le rencontre, je ne peux pas m’empêcher de rougir et lui, lui, me regarde de son œil rayon X. C’est un vieux d’au moins trente six ans. Ses joues sont creusées par deux grandes rides. Il a de grosses mains pleines de corne. 

nostalgie: les foires d’antan

Dimanche 12 juin 2011

Mais où sont les foires d’antan?
Les bêtes bien pomponnées attachées aux anneaux sous le jardin de ville.
Les maquignons en blouse noire lorgnant sur les bêtes sans en avoir l’air.
Les bistrots remplis de bruits: toutes les rumeurs du pays se vendaient gratuitement là aussi.
Les bateleurs, les étalages, les cris, les odeurs….
19 avril; 15 mai… 6(?) juin; 11 septembre… et les lundis d’octobre…
l’année était rythmée par leur tenue….

Ne reste plus que, folklorique, la foire à l’ancienne d’Aautrans…

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