Archive pour mai 2011

Réminiscences pédagogiques (18) ?

Mercredi 25 mai 2011

 

Le travail d’équipe était, dans les années 70 le leit-motiv de toutes les instances de l’éducation, mais derrière ce vocable se cachait une multitude de significations : 

1)    version militante : celui qui promeut le travail d’équipe est D’ABORD celui qui fournit le plus grand effort pour entraîner les autres. Pour rendre cela attractif, il devra repérer les difficultés et s’attacher à les résoudre ou en tous cas y réfléchir d’avance. 

2)    Version anarchiste : tout doit être mis sur la table avant la moindre initiative…pas de chef, pas de leader. 

3)    Version hiérarchique stalinienne: le chef décide et, ensemble comme un seul homme, les subordonnés obéissent aux ordres donnés   

4)    Version hiérarchique démocratique : le chef propose à la discussion, les membres de l’équipe acceptent, modifient, proposent d’autres voies pour atteindre l’objectif 

5)     Version démocratique : le leader qui n’est pas forcément le chef hiérarchique propose à la discussion, les membres de l’équipe acceptent, modifient, proposent d’autres voies pour atteindre l’objectif. 

Dans le département du Rhône, la seule version administrativement admise était la troisième bien sûr. Il était blasphématoire d’imaginer que le leader pût être un autre que le directeur. 

intouchable?

Mardi 24 mai 2011

MARTIAL 

 

J’ai connu Martial alors que je venais juste, pour la première fois de prendre la direction d’une école. Il ne rentrait pas dans les canons de la pédagogie traditionnelle, ce qui lui valait une certaine méfiance de ses collègues. Les inspecteurs regardaient avec circonspection ce tenant de la non-directivité…hédoniste, artiste, peu respectueux des horaires et totalement étranger à la moindre mesure de sécurité. Il avait été PDG d’une petite usine de fabrication de boutons, et, après dépôt de bilan, il avait été recruté en une période de très forte pénurie d’enseignants (l’industrie payait tellement mieux les titulaires de diplômes que l’ETAT !) 

Il avait apporté avec lui l’image de paresse attribuée aux fonctionnaires véhiculée dans les milieux patronaux industriels. A mes yeux il n’était pas fait pour enseigner, et j’ai tenté pendant quatre ans de le convaincre de changer de métier : j’en avais assez de suivre sa classe partant au stade pour récupérer au passage les gamins qu’il laissait jouer à faire du stop aux camions , ou d’être obligé d’ouvrir la porte de communication entre nos deux classes pour pouvoir entendre dans ma classe la voix d’un de mes élèves sans qu’elle soit couverte par le brouhaha de sa classe… pas interdit de faire la roue dans les allées chez lui ! pas interdit non plus de jeter de l’encre sur le costume du maître…Qu’un élève lui présente un travail, il oubliait tous les autres… 

Pourtant, ayant installé des moyens de s’instruire individuellement, ses élèves, arrivant dans la classe suivante ne se distinguaient pas par leur ignorance…mystère ! 

Derrière son dos, tout le monde se plaignait de ses méthodes, pourtant, lorsque l’inspecteur arrivait, sa note se trouvait augmentée… 

J’ai fini par découvrir comment il avait réussi à devenir intouchable. 

Il était arrivé dans la commune dans des conditions désastreuses : suite à une dissension avec son inspecteur concernant non sa pédagogie, mais sa vie privée (en un temps de censure très forte de toute relation extraconjugale) il avait été sommé de quitter la commune où il se trouvait. L’inspecteur, bien intentionné, avait averti de son arrivée le Maire et le directeur de l’école de bien vouloir lui signaler tout incident pouvant le concerner… 

L’appartement de fonction prévu pour lui n’étant pas achevé, il fut logé chez l’habitant quelques semaines… Loueur à qui il ne manqua pas de raconter qu’il était naturiste… ce qui alimenta immédiatement les rumeurs les plus alarmantes dans le village(c’était avant 68 !)…Vint le jour de la rentrée qu’il oublia, au nom d’un certificat médical , d’honorer. Après trois jours de prise de fonction, le Maire réunit le conseil municipal : « que faire pour se débarrasser de cet indésirable ? » 

Le jeudi matin suivant, le garde-champêtre apportait à Martial une lettre signée du maire dite « extrait du registre de délibération du conseil municipal » dans laquelle, compte tenu des inquiétudes entourant sa venue, la mairie sursoyait à l’octroi de son logement de fonction et demandait d’urgence une inspection. 

Deux jours plus tard, l’inspecteur était là ! sûr de son fait, il ne vit rien dans son courroux, ne regarda rien , ne fit que reprocher le scandale, et partit rédiger un rapport soulignant la totale défaillance de Martial… 

OUI ! mais… Martial n’était pas un instit formé à la soumission dans une école normale voire dans des stages organisés par l’inspection, son respect dé-déifié de l’autorité n’avait rien à voir avec le conditionnement de ses collègues : le jeudi après-midi, il était allé à la mairie et s’était fait communiquer le registre des délibérations… la lettre reçue ne pouvait en être un extrait puisque cette délibération n’était pas transcrite… Et Monsieur le Commandant de gendarmerie avait été invité à venir en dresser procès-verbal … 

Une heure après le passage de Monsieur l’inspecteur, l’huissier mettait sous scellés les documents de préparation, fiches, affichages, registres  concernant les cinq jours de classe effectués par Martial (dossier particulièrement conséquent). 

Monsieur le Maire, messieurs les conseillers municipaux durent venir présenter des excuses sinon, la plainte contre le maire serait maintenue… Le rapport de l’inspecteur fut renvoyé au rectorat avec le constat d’huissier, il fut annulé. Le directeur, adjoint au maire, dut répondre face à ses collègues de son attitude au conseil municipal… 

INTOUCHABLE MARTIAL ! Il restait aux collègues à s’arranger pour que son manque total d’autorité ne débouche sur une catastrophe. Voilà à quoi on s’expose quand on recrute des gens sur le seul critère du diplôme sans souci  de les former ni de vérifier leur capacité à transmettre ; voilà ce qui arrive quand des gens arrivent du secteur privé conditionnés à l’idée que l’enseignement est non une vocation, mais une sinécure ! 

Réminiscences pédagogiques (17) ?

Mardi 24 mai 2011

PARENTS DEMAGOGUES 

Un jour, un élève vient se plaindre de ce que son camarade lui aurait pris son beau stylo. Je convoque le camarade : « ce stylo est-il à toi ? 

–non 

–tu vas donc le rendre ! 

–non ! » et d’un coup, il jette le stylo au sol et l’écrase d’un coup de talon. 

J’envoie un mot au père, il vient me voir pour me déclarer que son fils a dit qu’il s’agit  d’un « accident » il est assuré… il propose une déclaration à l’assurance…Je suis stupéfait ! 

Pouvais-je laisser les choses en l’état ? 

Après avoir beaucoup réfléchi, répété au gamin qu’il devait remplacer le stylo volontairement cassé, j’ai retenu le fautif après la classe, je lui ai donné un seau, une éponge, je lui ai demandé de laver ma voiture, je l’ai payé, plus que le prix du stylo, j’ai exigé qu’avec cet argent il rembourse son camarade après avoir jeté dehors son père venu faire scandale… Cet enfant n’a plus jamais posé de problèmes de ce type dans l’école… Mais, étant donné le type d’éducation que son père lui donnait, j’ai su qu’au collège il avait eu de gros problèmes de discipline. 

crimes à Velebeau (suite)

Mardi 24 mai 2011

Martin est commandant de brigade à Velebeau   

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin a été dépêché pour l’enquête   

Pendant que l’inspecteur poursuit ailleurs ses investigations, Martin échafaude des hypothèses…  

Martin fut déçu : il avait commencé à imaginer Raoul rentrant à l’improviste et trouvant sa femme avec l’Inspecteur…ses gros bras de travailleur des travaux publics  

armés de n’importe quel objet auraient pu réaliser le carnage … Pas possible pour une femme de faire autant de dégâts. 

 

Martin se retrouvait dans une impasse. Ce fut presque avec soulagement qu’il vit arriver Hamelin. Celui-ci avait l’air las. Il n’avait donc rien trouvé de probant. 

Patiemment, ils reprirent point par point ce qu’ils avaient récolté. Le Monsieur Paudefait prenait au fur et à mesure des allures plus repoussantes. 

Soudain, Hamelin repensa aux papiers de la victime….Un Inspecteur de l’Education Nationale, ça se promène avec une serviette, un attaché-case, en tous cas, avec un sac pour les rapports.Où cet objet pouvait-il se trouver ? L’aurait-on assassiné pour l’empêcher de transmettre un rapport fâcheux ? …..Et la personne qui avait téléphoné ? Qui était-elle ? Martin se sentit pris en faute. Cet Hamelin ne connaissait pas le pays. Jamais il ne réussirait à savoir qui l’avait appelé !…Voyons ! cette voix hocquetante, hachée, déformée par la peur…Non ! il ne l’avait pas reconnue….Qui avait le téléphone dans le coin ? 

RECAPITULATION

Lundi 16 mai 2011

 

RECAPITULATION 19 AVRIL/16 MAI 

 

HISTOIRES 

 

19 avril Le sapin orgueilleux

20avril Le bal

             Le trésor de l’homme enfant

21 avril Le retour de
la Germaine

23 avril La promesse de Gaston

24 avril Sabbat en forêt

             La dame à la voilette

25 avril Les soucis de madame Main

26 avril Le téléphone de Marie

              L’estropié énigmatique

27 avril La caisse ensorcelée

              Conte ?

28 avril journée gâchée

             Tournage perturbé

29 avril    « « « « « « « « « 

1er mai « « « « « « « « « « 

6 mai à

 16
mai  Crimes à Velebeau

15
mai Le trésor de la grotte  

 

 

Réflexions coups de gueule 

 

19 avril Menteurs !

22 avril Avancez

5 mai signes du destin

7

mai Gérard Policand

8
mai Lvillage des ours et poupées

9
mai Les coquetiers

11
mai Football une tempête qui fait oublier le scandale

            Je suis raciste

12

mai Les Allemands se débrouillent mieux que nous

13 mai morts plus supportables que d’autres ?

13/14 mai suicides à l’académie du Rhône

15 mai provocation

            Sauvé pour l’instant

16 mai ateliers décloisonnés

            Ecole ou zoo ?

            Conseil d’école

            Relation inspecteur/inspecté

POEMES

19 AVRIL Ne ferme pas tes écoutilles

20 avril Retour de caté

21 avril accident érotique

             Chat huant

22 avril euthanasie

23 avril incinération

             A Annick

24 avril Ama moitié

25 avril A ceux qui disent : »il faut vous adapter »

             A mon fils

26 avril foire

27 avril Le cadran

28 avril manifestation

29 avril maman

             A ma mère

30 avril « « « « « 

             Le paradis

1er mai partir

2 mai érable

          Tilleul

          Poésie hautement mécanique

3 mai copine du temps du forum amitié

          Surprise

          Chats ?

4
mai L’horloge

          J’avais cherché

          Deuil

5
mai Misère

          Chagrin d’amour

6
mai Enfant accident

7
mai Maltraitance

8
mai Tout attachement est piège

9
mai Oreille éblouie sauce psy

10
mai Matin joyeux

11
mai L’oiseau magique

12 mai derrière la porte

14 mai pas militaires

15
mai Ca change tout

silence quelques jours

relations inspecteur/inspecté

Lundi 16 mai 2011

Alors que j’avais demandé un poste de titulaire mobile, écoeuré par trop de choses, Un exemple de relation inspecteur/inspecté 

J’arrivai un jour pour un remplacement dans une classe dont le maître, en CM2 avait prévu de faire des contrôles… Bien entendu, il n’était pas question de refuser de les piloter… 

Mais voilà que, la veille de la fin desdits contrôles, l’inspecteur nous fait parvenir une série « d’évaluations » à pratiquer impérativement le lendemain 

Evaluations sur contrôles !! un peu beaucoup demander aux élèves déjà pas très heureux d’avoir perdu leur maître vénéré !! j’osai donc émettre une objection… que le « faisant fonction de directeur  » s’empressa de transmettre : « oui, mais pas coup sur coup… dans quelques jours» j’étais d’autant plus mal luné que mon pied malencontreusement placé en face d’un objet dur me faisait très mal… 

« Vous devez faire ces évaluations demain » 

–désolé ! je ne les ferai pas demain ! 

–C’est ce que nous verrons ! » 

En raccrochant le téléphone, je dis aux collègues SANS PLUS que je serais absent le lendemain…jour que je passai aux urgences pour radios et bandages. 

Le surlendemain, mon inspecteur était là, sûr de me coincer, enfin ! 

Sur le bureau du directeur se trouvait, outre mon certificat de visite à l’hôpital, un rapport détaillé sur les raisons qui faisaient que je ne pensais pas pouvoir obtempérer à la demande en respectant les enfants, déposé la veille au soir. 

Il prit de très haut mon arrivée à l’heure moins cinq »Je vous attendais ! venez avec moi dans le bureau du directeur » 

Je le suis, il commence à se lancer dans une diatribe sur ce que je risque par mon comportement… 

 Calmement, j’ai posé ma chaussure, déroulé le bandage et posé mon pied sous son nez. 

Sa surprise fut totale, il est vrai que le violacé était impressionnant . Je profitai de l’occasion pour lui faire le décompte total de mes absences 22 jours en trente ans et pour lui demander de lire mon rapport. 

Mon jeune collègue « faisant fonction de directeur » parla longtemps du visage de son supérieur venant de se confronter à une réalité qu’il ne pouvait pas imaginer : tous les enseignants sont des tire-au-cul c’est bien connu ! il suffit d’arriver au bon moment pour les confondre ? 

Réminiscences pédagogiques (16) ? ateliers décloisonnés

Lundi 16 mai 2011

Afin d’associer les parents aux activités de l’école(puisqu’ils s’intéressaient à l’école, qu’ils retroussent les manches au lieu de bavasser !!), j’avais proposé d’organiser des ateliers décloisonnés : chaque équipe comprenait un élève de chaque classe concernée. Un adulte (parent ou enseignant) assurait la surveillance de sécurité pendant que l’équipe qui recevait une fiche de travail coopératif (fichiers Freinet) se livrait aux expériences décrites après avoir réuni le matériel nécessaire. 

De retour dans sa classe chacun devait rendre compte à ses camarades de ce qu’il avait fait/trouvé. Le journal d’école publiait parfois certains comptes-rendus 

Pour bousculer les habitudes, rien de tel… mais les voyeuses du hall vitré trouvèrent vite que se mobiliser pour agir au lieu de contempler ce n’était pas intéressant.

Comme certaine expérience se faisait avec des bougies, on murmura qu’il est dangereux de laisser des allumettes entre les mains des enfants

(surtout dans les familles de chimistes qui construisaient des »fusées » dans leur garage?)

Conseil d’école

Lundi 16 mai 2011

En débarquant dans une nouvelle école, quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir qu’on était accoutumé à ce que  les parents  convoquent eux-mêmes le conseil d’école pour l’ensemble du groupe scolaire. Réunion conduite par le président des parents d’élèves en toute illégalité. 

Je suis sorti commotionné de cette réunion surréaliste où n’étaient abordés que des points d’organisation sans concertation préalable avec l’équipe enseignante. Bien entendu, la question de la répartition des élèves par le directeur fut fortement discutée. J’étais pieds et poings liés, ne voulant pas dire les raisons qui m’avaient amené à cette décision (la collègue partie en retraite avait sans doute, l’âge aidant lâché prise devant les puissantes sollicitations, et je ne voulais pas la mettre en cause). Le rappel des textes mit fin à la mascarade… Mais on m’attendrait ailleurs. 

Ecole ou zoo

Lundi 16 mai 2011

Dans une école où je débarquais comme directeur, je découvris qu’il était coutume que des mamans restassent dans le hall vitré face à la cour pendant toute la durée des récréations. 

Si cela, pour moi, était acceptable le jour de la rentrée, cela devenait, à mes yeux, malsain sur la durée : les enfants ne sont pas des animaux, et l’école n’est pas un zoo. Je proposai donc à ces dames soit d’entrer jouer dans la cour avec les élèves soit de quitter les lieux. Celle qui m’avait précédé, ancienne institutrice de l’école maternelle, ne trouvait rien à redire à ce genre de refus de couper le cordon ombilical… et semble-t-il appréciait de tailler la bavette avec cette fraction aisée des mamans de l’école. 

On m’en voulut beaucoup. 

crimes à Velebeau (suite)

Lundi 16 mai 2011

Martin est commandant de brigade à Velebeau  

Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin a été dépêché pour l’enquête  

Pendant que l’inspecteur poursuit ailleurs ses investigations, Martin échafaude des hypothèses… 

.Un inspecteur pique-assiette, et très dur avec les femmes..Tiens ! tiens ! Martin avait repensé à Pauline Cardin dont la cuisse avait la réputation d’être légère aux autorités….On murmurait même qu’occasionnellement elle ne refusait pas de terminer les réunions avec le maire sur un coin de canapé. L’inspecteur s’arrêtait souvent chez elle…Puisqu’il était là ce jour-là, ne serait-il pas allé lui rendre une petite visite ? 

Ce fut Raoul qui le reçut. Où il était jeudi soir ? Ben au chantier comme toute la semaine près de Chamonix où il installait un téléphérique. Sa femme ? Les gendarmes devaient bien savoir qu’avec son entorse au genou elle ne pouvait pas sortir ! Martin fut déçu : il avait commencé à imaginer Raoul rentrant à l’improviste et trouvant sa femme avec l’Inspecteur…ses gros bras de travailleur des travaux publics  

armés de n’importe quel objet auraient pu réaliser le carnage … Pas possible pour une femme de faire autant de dégâts. 

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