Martin est commandant de brigade à Velebeau
Un homme a été tué dans son secteur… et on a retrouvé la voiture d’un inspecteur de l’Education Nationale dans un gouffre L’enquête s’annonce épineuse. L’inspecteur Hamelin a été dépêché pour l’enquête
Il interroge un instituteur susceptible d’être l’auteur du crime… Lequel le surprend par sa réaction
« Vous voulez m’arrêter ? Allez-y ! Je serai considéré comme un bienfaiteur de l’humanité. »
Hamelin n’en revenait pas : il s’attendait à des réticences, des mensonges, des esquives. Pantois, il regagna son hôtel pour faire le point
Hamelin n’avait pas envie de se mettre les puissants à dos, mais il voulait faire son métier .Et dans un crime, la personnalité du mort est importante. Il se rendit donc chez Paudefait..
Madame Paudefait était une véritable caricature de la femme du monde. Dès qu’elle avait appris que son mari contrairement aux absences habituelles, s’était absenté définitivement, elle avait organisé de main de maître les obsèques grandioses que le grand homme méritait.
Six secrétaires occasionnelles avaient été recrutées pour rédiger les adresses sur les avis personnels expédiés à toutes les personnalités du pays. Elle refusait la populacière annonce par une presse qui était toujours prête à fouiner dans les poubelles des gens pour fabriquer du sensationnel.
Hamelin comprit qu’il n’était pas le bienvenu. Il eut juste le temps de
présenter ses condoléances et fut courtoisement, mais fermement raccompagné dès qu’il avoua ne pas savoir quand la dépouille pourrait être rendue à la famille. Madame lui précisa qu’elle règlerait cela avec son ami le Préfet car elle ne voulait plus être gênée par des difficultés qui n’avaient pas lieu d’être soulevées.
Un message l’attendait à son hôtel. Le commissaire voulait lui rappeler qu’en aucun cas il ne devait laisser filtrer quelque information que ce soit à la presse, et, à l’avenir, éviter de troubler le deuil de la famille.
Hamelin n’apprécia pas du tout la recommandation et sa curiosité s’en trouva fortement aiguisée. Supposé travailler en collaboration avec la gendarmerie, il s’y rendit.
Martin n’avait pas perdu de temps, fidèle à ses habitudes, il avait fait parler ses informateurs. Dans les quatre villages, on connaissait Gilbert Macord. Quand les élèves le voyaient arriver, ils trépignaient de joie ; et si ce qu’il leur demandait de faire n’entrait pas dans les critères habituels de « l’enseignement », il n’avait jamais eu à l’égard des enfants le moindre geste violent. Certes, quelques parents sourcilleux sur la bonne découpe en tranches des disciplines afin de les rendre plus conforme à leur idée rébarbative du travail avaient essuyé une ou deux rebuffades. Il ne semblait pas que ce monsieur, malgré ses idées peu respectueuses de la hiérarchie et de la tradition présente le profil de l’assassin sadique. L’inspecteur ? Ah ! oui ! Les voisins de l’école le voyaient parfois . La maîtresse l’accueillait toujours à sa table après qu’il eût passé un court moment dans la classe, et, ces jours-là, la classe était toujours en retard pour rentrer l’après-midi, et les enfants racontaient que la maîtresse avait les yeux rouges comme si elle avait pleuré….Un inspecteur pique-assiette, et très dur avec les femmes..Tiens ! tiens ! Martin avait repensé à Pauline Cardin dont la cuisse avait la réputation d’être légère aux autorités….On murmurait même qu’occasionnellement elle ne refusait pas de terminer les réunions avec le maire sur un coin de canapé. L’inspecteur s’arrêtait souvent chez elle…Puisqu’il était là ce jour-là, ne serait-il pas allé lui rendre une petite visite ?
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