Archive pour mars 2011

Le chat noir de la bonne

Jeudi 3 mars 2011

Il y avait autrefois, au hameau des VIERES un vieux paysan. Il était célibataire, malade, alors, il avait embauché, pour lui faire son ménage et le soigner, une petite bonne bien accorte… mais à l’âge du maître !….et malade comme il l’était…. ! Le pauvre paysan sentait sa mort venir, mais il ne pouvait pas trépasser : pensez !Qui aurait pris soin de son chat ? Un chat noir !…Chacun sait qu’abandonner un chat noir porte malheur ! ; ;….et….à l’heure de mourir…. Qui peut savoir ce que cela pourrait coûter ! ?Un soir qu’il pâtissait un peu plus que de coutume, il se rendit compte que sa vie pourrait bien prendre fin sans délais…Il saisit la main de la jeune bonne, originaire, je crois de GRESSE EN VERCORS et lui demanda de lui promettre solennellement de s’occuper de son chat s’il venait à mourir…La bonne aussitôt de se récrier : « Si cela peut vous rassurer, bien sûr que je le garderai !…Mais vous n’êtes pas près de mourir ! Vous êtes bâti pour être centenaire. Ce soir, vous vous sentez mal, mais demain tout ira mieux. ! »  …enfin, tout ce que l’on dit aux mourants.Pourtant, le lendemain, le patron était mort.La bonne, bien que jeune,se chargea des démarches afin que son patron reçût des funérailles décentes…Puis, aussitôt après l’enterrement, elle se mit en route (à pied, bien entendu ! en ce temps-là on n’avait pas d’automobiles). Il faisait une chaleur torride ce jour-là. Un soleil de plomb dardait ses rayons comme les jours d’orage…Le chat ? Pas de problème ! Le chat la suivait aussi docilement qu’un petit chien.En arrivant aux COCHETTES, elle se retourna ; « Tiens ! C’est bizarre, se dit-elle, on le dirait plus gros ! Oh ! avec les émotions de ces derniers jours, ce soleil, la fatigue…je me fais des idées ! »…Et elle continua à grimper. En arrivant aux PLATRES, elle s’arrêta un moment…Le chat était toujours là…mais aussi gros qu’un petit chien…Pourtant, il ne paraissait pas inquiétant : il venait se frotter à ses jambes, ronronnait sous les caresses. Oh ! pensa-t-elle, la marche me fait gonfler les mains, lui, cela lui fait gonfler le corps…Un peu inquiète, tout de même, elle pressa le pas…Au refuge de ROYBON, le chat avait encore grossi. Elle essaya bien de le chasser, car cela devenait angoissant, mais elle avait beau lui jeter des cailloux, le chat s’éloignait un peu, puis revenait la caresser….Au bas de la pente du COL VERT, elle le voyait aussi gros qu’une panthère noire…Bien qu’il vînt se frotter à ses jambes, la terreur l’étreignit. Elle gravit le raidillon plus vite que la fusée ARIANE….Elle se retourna au col  IL AVAIT PERDU TOUS SES POILS !Ses yeux jaunes brillaient comme des feux !De surprise, elle en tomba à la renverse. D’un bond, l’animal fut sur elle, en un instant, elle fut griffée, mordue, ses vêtements furent lacérés…Je passe sur les traitements qu’elle dut subir….et l’animal disparut.Avec beaucoup de peine, elle se traîna jusque chez ses parents, ne sachant ce qui lui était le plus cruel : la douleur ou la honte….Heureusement, la nuit tombait et peu de maisons se trouvaient sur son passage.Dans sa famille, elle fut soignée pendant de longues semaines…et c’est alors que l’on découvrit que sa ceinture prenait de l’ampleur….Mais, en ce temps là, que faire ? On n’allait pas en ANGLETERRE, et…madame VEIL n’avait pas encore été ministre….et puis, les curés trouvaient très bien que la fille fautive (?)  fût punie !…bien obligée d’aller à terme !…Enfin, pas tout à fait !…Huit mois plus tard, elle mit au monde une espèce d’avorton au visage de chat, aux yeux jaunes, qui braillait toute la journée, qui lui mordait les seins jusqu’au sang pour la téter, qui la griffait comme un fauve….mais….on ne pouvait tout de même pas lui tordre le cou ! !En grandissant, ce fut un de ces enfants terribles : ceux qui coupent les oreilles des chats, qui enfilent les ciseaux dans le derrière du chien, qui assomment les lapins à coups de cailloux, qui mettent le feu dans le foin du voisin…..et PARESSEUX !  BON A RIE N !Pas question de lui faire garder les vaches ! Dès qu’elles le voyaient, elles s’enfuyaient à l’autre bout de la vallée ! Pas question de lui faire faner un andain : avec la fourche, il éborgnait une chèvre, ni faucher : d’un coup de faux, il avait éventré un agneau, ni même sortir le fumier :il écrasait le tombereau, ou bien, la caisse se vidait comme par maléfice au milieu de la cour…un vrai cataclysme ! ! !A l’école, il faisait pis que pendre : le compas dans la cuisse de sa voisine, l’encrier sur la tête du copain…la glu sur le fauteuil du maître qui avait été obligé d’appeler le MAIRE pour découper le vêtement sur place….Le fauteuil, d’ailleurs, est toujours dans le grenier de l’école avec ses morceaux de tissu…. Pourtant, ce vaurien réussissait toujours à avoir de bonnes notes….pas grâce à son application, ni à son assiduité…MAIS ? ? ?…Que peut-on faire quand on n’est bon à rien ?…Quand on n’est bon à rien dans une ferme, on va faire des études !Au lycée de GRENOBLE, on se souvient encore de son passage : l’incendie du dortoir, c’était lui !  la poudre vomitive dans la marmite du cuisinier, c’était lui ! Les pieds de chaises sciés, les trous dans les estrades, la peinture ruisselant sur les livres de la bibliothèque….MAIS TOUJOURS DE BONNES NOTES !BACCALAUREAT MENTION TRES BIEN ! ! !Une banque ouvrait ses portes….On avait besoin de cadres compétents …il fut embauché… Au bout de quelques mois, on s’aperçut que l’argent disparaissait…On avait beau le surveiller, le fouiller, perquisitionner chez lui, rien ! On lui versa une grosse indemnité pour être débarrassé de ses services !Il travailla ensuite à
la POSTE…bien que trié correctement, le courrier s’égarait…Dans une usine où il travailla trois semaines, tout le monde se mit à se battre au lieu de travailler…QUE PEUT-ON FAIRE, QUAND ON N’EST BON A RIEN ?Que pouvait-il faire ?….C’est à ce moment-là qu’il a trouvé sa voie :IL SE MIT A FAIRE DE
LA POLITIQUE, CE FUT LE MEILLEUR MINISTRE QUE LA FRANCE AIT CONNU ! ! !Voyez ce qu’on peut penser des autres !! 

Pourquoi les moutons ont de la laine frisée

Jeudi 3 mars 2011

 En ce temps-là, les moutons n’avaient pas de laine, mais seulement de longs cheveux. C’était un long travail, pour la brebis, chaque matin de coiffer ses enfants avant de les laisser sortir. D’autant plus que leurs cheveux, dans les jeux de la veille s’étaient souvent mêlés à la boue des mares, aux herbes et aux fleurs. Chaque matin était ainsi  un vrai supplice, et la pauvre brebis avait le cœur fendu en entendant les pleurs de ses petits agneaux pendant qu’elle leur coiffait avec des branches de berbéris, les poils de la tête, des pattes et du dos. MAIS O N NE SORT PAS SANS AVOIR FAIT SA TOILETTE n’est-ce pas !Elle s’ouvrit du problème au GRAND ESPRIT DES ANIMAUX. C’était un jour de fête .Le GRAND ESPRIT était très occupé à faire installer ici une étoile, là un nuage, ailleurs un éclair…..Il comprit qu’elle se vantait de faire pleurer ses petits. Il lui rappela donc que la convention internationale des droits des petits d’animaux interdisait de les faire souffrir. Maman BREBIS était navrée : ce n’était pas de gaieté de cœur qu’elle voyait geindre ses agnelets…. Mais elle ne pouvait pas les laisser sortir sans effectuer leur toilette !Elle revint donc un autre jour demander conseil au GRAND ESPRIT. Ce jour-là, le GRAND ESPRIT était allongé sur un nuage. Il l’écouta longuement puis décida de venir se rendre compte sur place de l’acuité du problème. Il ne put que constater combien était douloureuse cette toilette pour les petits agneaux. Le GRAND ESPRIT alors resta pensif : lors de la création, il n’avait pas prévu ce détail important. En remontant au ciel sur sa nuée royale, il chercha longuement une idée originale…Supprimer la toison ?… Les agneaux auraient froid…Les enfermer en cage ?…Il voit le désarroi .Leur donner des écailles comme aux poissons ?…Les agneaux ne nagent pas. Des plumes comme les oiseaux ?…Ils ne volent pas ; .C’est alors que survint, tout au bas du nuage, un insecte chagrin, désespéré : il était au chômage. Le GRAND ESPRIT alors eut une géniale idée. Il dit au papillon figé comme prostré qu’il aurait pour lui du travail pour la nuit.« Ce soir, prends tes petits, et va tondre l’agneau, le mouton, la brebis. Tu dois les rendre beaux, heureux , épanouis. »Dès le soir tombé, l’insecte arriva. Aidé de ses petits, les ovins il tondit. Il fallut pour cela vraiment très peu de temps :couper deci, delà, et en avant les dents…Le jour n’était pas né que les bêtes tondeuses avaient débarrassé de leurs cheveux leurs clients endormis, tant était grande leur ardeur. Elles crièrent en chœur : « GRAND ESPRIT, c’est fini ! »Le GRAND ESPRIT accourut, examina les bêtes… « Trop court ici : on dirait une brosse !…Trop long pour celui-là…Soudain sa main experte sentit une larve enroulée…Cela formait bouclette….MITE, pour terminer, prends un fer à friser, afin qu’on ait plaisir à caresser. »Et voilà, mesdames et messieurs, c’est depuis ce temps que le poil des moutons est frisé et laineux. Les agneaux sont contents !Quant aux larves de mites, elles ont acquis le droit de jouer dans la laine coupée, et, encore aujourd’hui, si vous voyez des trous dans vos chandails, ne leur en veuillez pas : c’est le GRAND ESPRIT qui les autorisées 

nostalgie…

Jeudi 3 mars 2011

                                              TRANSHUMANCE 

  

Ils remontaient à pied les gorges du FURON 

Les sonnailles tintant, de petits bêlements 

Rythmant sur le sentier les pas des gros moutons. 

Les rebords de la route ils tondaient en passant. 

Chaque boucle de laine avait emprisonné 

Un peu de la senteur, du parfum de l’été. 

Ils marchaient lentement, moutons de transhumance 

Ponctuant chaque année de ma plus verte enfance. 

En tendant peu l’oreille, on pouvait distinguer  

Des accents qui chantaient pour les chiens commander. 

Et l’on croyait sentir le thym et la lavande 

Car ces nuages-là, qui arrivaient en bandes 

Apportaient le soleil à toute la région. 

Ah ! les cornes des boucs ! le museau des agneaux ! 

Les ânes dont le bât portait des animaux… 

Partis, finis, perdus…ils polluaient dit-on  

         De leurs bonbons crottins 

         Les sources et les bassins. 

  

Dans les verts pâturages, on a lâché des jailles,*     *vaches pies 

Des machines à quotas qui dédaignent la paille 

Et le bord des chemins on saccage au tracteur… 

Où êtes-vous, moutons, chers moutons de mon cœur ? 

Ah ! mais elle est bien là, la néo-transhumance ! 

Elle apporte avec elle des parfums de
la France :
 

Les fumées de GRENOBLE, de LYON, et de PARIS ! 

Mort à l’agriculture et vive l’industrie ! ! 

Et les humbles moutons, messagers de l’été 

Par moteurs polluants ont été remplacés… 

Ah ! Vive les poubelles…et les crottins…finis ! 

Vive les ronflements ! les bêlements, finis ! 

Et vous, ânes bâtés au poil doux et roussâtre 

LAISSEZ DONC LE PASSAGE A TOUS LES QUATRE-QUATRE ! ! ! ! ! 

Visite médicale

Mercredi 2 mars 2011

André est un fort bonhomme de cinquante ans.
Il n’a jamais été malade. Pas un jour d’absence sur le chantier, pas le plus petit rhume, pas la plus petite  grippe, même pas la moindre cuite : une force de la nature. Debout chaque jour à  cinq heures, travaillant sans relâche dix à  douze heures par jour, bon vivant, toujours content.
Mais, depuis quelques jours, il semble préoccupé, il tourne en rond, il parle seul, il est un peu bizarre.
Pourtant, il a toujours l’air de s’entendre avec sa femme, ses enfants sont trop grands pour lui faire souci…
A force de le voir comme une âme en peine, sans réussir à  le faire parler, on a questionné
la Germaine, sa femme. Elle n’a pas su dire grand’ chose, sinon que c’est depuis qu’il est allé passer cette visite où l’assurance l’avait convoqué.
Oh ! il avait bien hésité à  y aller, pensez donc ! il n’avait pas vu un docteur depuis son régiment, mais
la Germaine lui avait dit :  » Puisque c’est gratuit, ça coûte rien et ça te fera une sortie  »
Il était finalement parti guilleret : des fois qu’y aurait une jolie infirmière.
En poussant la porte, il avait senti comme une petite inquiètude : que diable était-il venu faire dans cette galère ?
Dès qu’il fut entré, son malaise s’amplifia. Une femme était là , ni jeune ni belle, en blouse blanche, qui lui demanda son nom.
Elle avait sorti un questionnaire :
Toute ces questions qu’elle posait en prenant bien soin de dire d’abord le mot savant, avant de traduire en langage ordinaire (le mal de tête, il paraît que c’est une céphalée ! ! ! ! !) André se sentait devenir tout chose. Bien sûr qu’à  un moment ou un autre il avait eu un peu mal à  la tête ou à  un genou, ou… mais on ne se plaint pas parce qu’un pet vous roule par le ventre !…  » même si c’est seulement de temps en temps, il faut en parler : à  votre âge, le moindre bobo insignifiant pour vous peut devenir une maladie grave  »
André fut prié de se déshabiller dans une espèce de placard si étroit qu’il avait peine à  s’y retourner, faut dire qu’il fait son poids, l’André !
« Montez sur la bascule, s’il vous plaît….Oh !oh ! cent sept kilos ! MAIS C’EST BEAUCOUP TROP DE SURCHARGE PONDERALE ! ! ! A votre âge, monsieur, il faut se méfier, cela pourrait vous jouer un très mauvais tour !….bien entendu, vous ne faites pas de régime ? Pensez-y !
…VOUS FUMEZ ! ! ! Ce n’est pas bien , vous savez, un cancer du poumon, ou de la gorge, à  votre âge, monsieur, ça ne pardonne pas !
ET EN PLUS, VOUS BUVEZ DE L’ALCOOL ! ! !Alors, Monsieur, on peut dire que vous jouez avec votre santé…Soufflez quatre litres d’air…Bon ! pour l’instant, les dégâts ne se font pas trop sentir, mais A VOTRE AGE il faut être plus prudent !…Voyons la tension…17 / 12…c’est beaucoup ! A votre âge, vous pourriez bien faire une attaque et rester paralysé ! Pensez-y il faut changer votre mode de vie….Avez-vous apporté votre flacon d’urine ?…Voyons …(elle trempe un papier dans la fiole)…DES TRACES DE PROTEINES ! c’est ennuyeux , vous savez, à  votre âge ! ! ….Vous n’avez pas apporté de matières fécales ? Dommage ! vous savez, il faut les faire surveiller : un cancer du colon ou un polype qui tourne mal, à  votre âge, c’est fréquent, surtout chez des gens qui ne consultent jamais leur médecin….Voyons les yeux… vous n’avez pas encore pensé à  consulter un oculiste ? A votre âge, il faut surveiller cela de près sinon la vue baisse vite ! (l’auscultant) Toussez !Ne respirez plus ! respirez à  fond…CE PETIT SOUFFLE AU COEUR ? VOUS L’AVEZ DEPUIS VOTRE ENFANCE ?…Vous devriez consulter un cardiologue au moins une fois par an, parce qu’à  votre âge cela pourrait empirer rapidement….
EH BIEN ! VOILA ! André qui était en pleine forme le matin même est sorti du dispensaire le dos voûté comme chargé de dix sacs de ciment et depuis, il se traîne, il tourne en rond.
Vous avez bien compris, j’espère, que ces visites gratuites, ce sont celles qui coûtent le plus cher ? ! ? ! ? ! ! !

Allez-y quand même, mais prenez du prozac avant!!

Soins paliatifs (version paysanne)

Mercredi 2 mars 2011


Le blé pousse dans le champ emblavé
Mon petit-fils commence à  parler
Le chirurgien dit qu’il faut m’opérer
Tout est bien, tout est bon, tout est sauvé

Mon poulain s’est laissé débourrer
Ma petite fille jase dès le lever
La chimio ne va pas m’ébranler
Tout est bien, tout est bon, tout va aller

Ma Marquise vient de vêler
Mon fils peut se débrouiller
Ma barbe tombe par poignées
Tout est bien, tout est bon, tout est soigné

Le blé mûrit,
Mon petit-fils grandit,
Manon court sur les pavés
L’avenir, l’avenir est assuré,

La morphine est bien dosée
Tout est bien, tout est doux
Comme sur la fleur, la goutte de rosée
Chaque jour est un cadeau

Un baiser sur la joue :
Demain il fera beau 

La bicyclette

Mercredi 2 mars 2011

Il avait juste cent ans quand le vieux père G… pensionnaire de la maison de retraite de Vinay a tenu à me raconter cette histoire :
Ma grand’mère avait dix-huit ans quand on lui a offert une bicyclette. Elle était fière, ma grand’mère d’aller de Chasselay à ST Marcellin ou à Vinay. Mais elle n’avait pas prévu les ennuis que cela lui apporterait : le curé du village la rencontrant s’avisa qu’en pédalant elle découvrait ses chevilles. « SCANDALEUX ! Tu voudras bien abandonner cet engin sinon je ne te reçois plus à l’église »
Qu’à cela ne tienne se dit ma grand’mère, j’irai à Vinay. Ce qu’elle fit trois dimanches de suite, cela alerta le prêtre .Il vint demander pourquoi elle ne venait plus à la sainte table. Apprenant qu’elle se rendait à Vinay, il fit en sorte que l’archiprêtre de la paroisse la refoule dans son village.
Ma grand’mère était très pieuse, comme toute la famille, un de ses oncles était d’ailleurs prêtre. Elle fit part de son désarroi à ce parent qui intervint auprès de l’évêché afin qu’une mesure générale de clarification fut établie. L’évêque considérait qu’il fallait bien vivre avec son temps et le fit savoir . Ma grand’mère put donc retourner à l’église.
Mais un an plus tard, elle rencontra le curé à bicyclette.
« Oh ! Monsieur le Curé ! on voit vos chevilles !
_Oui mais j’ai besoin de ma bicyclette pour aller voir mes paroissiens !
Moi aussi, dit-elle j’en avais besoin pour trouver un fiancé ! »
Elle n’a paraît-il jamais compris pourquoi quand il la rencontrait !ensuite il lui faisait la tête 

Vie politique

Mardi 1 mars 2011

Un sapin orgueilleux
Au flanc d’une montagne
Tendait un chef audacieux
Comme un mât de cocagne.
« Regardez, disait-il, j’ai du coeur,
Je suis vert. Je suis sage,
Je tutoie les nuages.
La terre, quel malheur,
Est de triste couleur. »
Lasse de ce mépris,
La porteuse ouvrit
Un minuscule col.
Le vent y prit son vol
Et d’un coup abattit
Le grand arbre maudit.

Ainsi bien trop souvent
Nos bons législateurs
D’un regard méprisant
Toisent les électeurs,
Lesquels, en s’abstenant
Les rendent ….spectateurs ! 

Soirée dansante

Mardi 1 mars 2011

Comme un elfe bondissant
Dans un val de verdure
Comme un feu dévorant
Dans un écrin d’eau pure
Comme un flocon blanc
Dans le divin azur
Ici et déjà  là 
Tu dansais ce soir-là
Et moi, lourdaud, figé
Devant tant de beauté,
Je te regardais
Bouche bée ! 

La lecture à copier

Mardi 1 mars 2011

J’aime beaucoup les salles d’attente: cela me permet de radoter sans risque d’être découvert: les histoires que les gens entendent sont nouvelles pour eux…

Cet après-midi, j’ai commencé l’histoire d’Hubert pour une charmante dame … que le médecin est venu chercher avant la fin… Elle va donc peut-être la trouver ici! 

Tout était silencieux dans la classe… On entendait les mouches voler… Beaucoup écrivaient, 3 petits étaient à genoux sur l’estrade, les mains sur la tête. Le premier avait glissé son doigt dans l’encrier, puis l’avait retiré… l’encrier avait suivi un instant et…SPLASH!

« A genoux! les mains sur la tête! »

Le voisin avait éclaté de rire à la vue du désastre.

« A genoux! les mains sur la tête! »

Le troisième s’était trompé, alors comme il ne devait pas utiliser la gomme, il avait humecté son doigt et frotté<< trou!

« A genoux! les mains sur la tête! »

La maîtresse s’approcha des grands de FIN D’ETUDES pour leur expliquer comment MARIE ANTOINETTE était la cousine de MARIE THERESE (non! pas les voisines! tout le monde sait que le grand-père de l’une est le frère de la grand-mère de l’autre!) ces princesses que les rois allaient chercher en Autriche ou en Espagne pour être leur reine.

C’est à ce moment qu’Hubert sentit qu’un de ses ongles accrochait… Un coup de dents et PFUTT! Du coin de l’oeil la maîtresse l’aperçut: »OH! BIEN SUR! Hubert, cela ne l’intéresse pas! il est bien au-dessus de tout ça! ». La voilà qui lui fait une scène digne de la crise de jalousie d’une femme qui aurait senti une autre odeur que celle du fumier sur le col de son mari… Hubert aurait bien aimé expliquer que c’était juste un bout d’ongle qui dépassait… Mais allez donc vous expliquer avec ce genre de mégère!ç’aurait été pire: elle aurait convoqué son père qui aurait sorti le perpignan, vous savez, le gros fouet de labour des chevaux, et ça aurait claqué! …et puis, il aurait fallu aller se confesser, écouter un curé à demi fascisant expliquer que les adultes ont toujours raison, même quand ils ont tort…

« TU COPIERAS DEUX FOIS TA LECTURE! »

Alors, Hubert a copié, 2 fois la lecture, mais il avait laissé des fautes….A RECOMMENCER!! et le lendemain, et le surlendemain, et ainsi pendant trois semaines…

Alors, maintenant, quand Hubert entend parler des bienfaits de l’école d’autrefois, il sent soudain son ventre gargouiller… NE RESTEZ PAS DEVANT! NE RESTEZ PAS DERRIERE!! C’est la double lecture qu’il n’a pas digérée.

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