Cling, la petite cloche

CLING était une petite cloche qui aimait bien qu’on la caresse : ça lui faisait battre le cœur, et alors, il fallait l’entendre chanter : « cling ! cling ! cling ! cling ! »…Le matin, pour réveiller les enfants, à midi, pour le déjeuner, à quatre heures pour le goûter, à huit heures pour le coucher.
Mais voilà qu’un matin, c’était un jeudi noir d’octobre, CLING n’a plus vu sa maîtresse venir la caresser comme d’habitude et elle a attendu vainement sa venue toute la journée. Elle avait disparu….Elle fut soudain très triste et se mit à pleurer, et ses larmes, en tombant, faisaient : clong ! clong ! clong !…Il n’y avait pas de bruit dans la maison : sa maîtresse avait DEMENAGE A
LA CLOCHE DE BOIS.
Alors, CLING a décidé d’aller à la recherche d’un emploi. Elle a marché sans bruit, en retenant son cœur. La porte était ouverte.Comme elle arrivait dans le jardin, elle entendit pester, c’était le jardinier : « Mais où est donc passée cette cloche de malheur ?» Alors, CLING sentit son cœur bondir de joie et elle accourut : cling ! cling ! cling ! cling ! ….Le jardinier la regarda : « Ce n’est pas de toi que j’ai besoin, je cherche ma CLOCHE A SALADE »…La petite cloche en fut tout attristée…clong ! clong ! clong ! clong ! ….Mais elle était courageuse, la petite CLING, le chômage, elle le refusait, elle n’était pas décidée à FINIR A
LA CLOCHE.Elle cherchait un emploi,être repoussée par le jardinier,c’était vraiment TROP CLOCHE….Elle continua donc sa recherche.En passant dans la rue, elle vit deux dames qui parlaient. CLING ne comprenait rien à leur histoire, mais, soudain, elle entendit, et cela la fit bondir de joie : « J’aimerais entendre UN AUTRE SON DE CLOCHE» CLING arriva en chantant à tue-cœur…juste au moment où la deuxième disait : » Je vais FAIRE SONNER
LA GROSSE CLOCHE »…Alors, CLING comprit que l’emploi n’était pas encore pour elle…clong ! clong ! clong ! clong ! …Mais CLING n’allait pas se désespérer longtemps, elle continua à chercher : elle trouverait bien quelqu’un pour l’employer…
En passant devant la boutique de vêtements pour enfants, une petite fille trépignait : « Je veux une JUPE CLOCHE ! » CLING ne savait pas ce qu’était une jupe, mais puisque la petite voulait une cloche, elle serait là ! elle serait à son service, et, quand elle la caresserait, son cœur battrait de joie : cling ! cling ! cling !
CLING entra, roula aux pieds de la petite fille et entonna son plus beau chant de joie : clingg ! clingg ! clingg ! clingg !…Hélas ! LA petite capricieuse ne comprit pas et la posa sur une étagère…. « Je veux une JUPE CLOCHE » répètait-elle. CLING comprit…clong ! clong ! clong !
Comment faire, quand on est cloche pour descendre d’une étagère et continuer à chercher ?
Heureusement, la vendeuse l’aperçut et se dit : « Quelqu’un a dû l’oublier…je vais la placer devant la porte… on reviendra la chercher » CLING aussitôt roula sans bruit en retenant les battements de son cœur et repartit chercher du travail…
Justement, au moment où elle sortait, un monsieur tout rouge et gesticulant se trouvait sur le trottoir : « Je vais leur SONNER LES CLOCHES ! vocifèrait-il »… CLING n’était pas très rassurée : le monsieur avait l’air très en colère, mais elle s’approcha tout de même avec un peu d’espoir, mais, sans la voir, le monsieur lui donna un grand coup de pied. Elle eut très mal, la petite cloche, et elle pleura longuement : clongggg ! clonggg ! clonggg ! clongg ! clong !…Mais elle était courageuse, elle repartit en quête d’un travail.C’était plus difficile : le monsieur lui avait fait mal à la jambe : elle avançait A CLOCHE-PIED !
Au bout d’un moment, elle arriva devant un restaurant. Justement, à ce moment-là, un groupe de personnes arrivait. Elles étaient très excitées, très joyeuses. CLING tendit l’oreille : auraient besoin d’elles ?…Ce qu’elle entendit lui glaça le sang : « ON VA SE TAPER
LA CLOCHE ! » Cling se fit toute petite pour pleurer : clong… !
Pendant ce temps, elle attrapait au vol des bribes de conversations : « C’est CLOCHE tout de même !…il y a QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE….Chaque fois, elle arrivait : cling ! cling ! cling ! cling !….On la regardait sans comprendre : QUI N’ENTEND QU’UNE CLOCHE N’ENTEND QU’UN SON !
Elle chercha longtemps, notre petite cloche…Elle entra même à l’A.N.P.E….Là l’employé consulta ses registres : « Voyons ! cafetier…cireur…classement…CLOCHE ! oui ! on cherche des CLOCHES chez les plongeurs »
CLING n’hésita pas et prit le train pour se rendre à la mer…mais les plongeurs souhaitaient UNE CLOCHE DE PLONGEE….un caisson quoi !
Alors, la déprime survint. CLING pleurait toute la journée. CLONGGGG !CLONGGGG ! CLONGGG ! CLONGGG ! CLONGGG ! CLONGGG !
…..UN musicien passa par là, l’entendit, cela lui apporta une idée géniale : il composa une opérette qui eut beaucoup de succès :LES CLOCHES DE CORNEVILLE….CLING devint son égérie, sa muse, son inspiratrice. Il la couvrait de cadeaux : des bijoux, des colliers, des perles…il lui offrait tout ce qu’elle voulait, et elle, qui était gentille, partageait avec tout le monde, mais elle le faisait en secret…
C’est pourquoi, parfois, au printemps, après le passage de CLING, on trouve des friandises dans le jardin 

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