Chemise blanche et cravate
Je ne sais pas pourquoi, je suis allergique aux cravates /chemises blanches…
Est-ce parce que la plupart de mes inspecteurs en portaient ? NON !Je détestais déjà ce type de vêtements bien avant… Est-ce parce que cela représentait la tenue du dimanche ou des grandes occasions ? Il ne me semble pas : je n’ai pas de mauvais souvenirs de ces moments-là.
Pourtant, le simple fait de rencontrer un porteur de cravate et surtout de l’ensemble chemise blanche/ cravate me met immédiatement sur mes gardes…Cela m’a même amené parfois à des attitudes inconsidérées ( ?!) comme faire campagne pour une candidate, plutôt que pour un homme aussi compétent mais… trop bien habillé à mon goût ;
A force d’y réfléchir, j’ai fini par penser que cela remonte à ma petite enfance (freudien, bien sûr !!) : Mon grand-père était adjoint au maire, président du syndicat agricole… et conseiller personnel de beaucoup de gens qui venaient le consulter. Parmi les personnes qui déferlaient chez nous puisque quatre générations vivaient sous le même toit (dans trois pièces d’habitation, mais peu séjournaient longtemps dans les lieux en dehors des repas) il y avait des paysans, des artisans, des gens simples qui ne dérangeaient pas la vie de la famille, et puis, il y avait « les autres » ceux pour lesquels ma grand-mère handicapée et ma mère fragile devaient se démener pour recevoir avec les honneurs ces personnes importantes. Bien entendu, pendant que ces messieurs (candidats à élection, députés… patrons de fromagerie…) étaient là, notre place, à nous les petits, était à l’étable…Oh ! ce n’était pas désagréable : nos animaux faisaient un peu partie de la famille, et l’étable était le lieu le plus chaud de la maison… Mais nous devions attendre qu’ils partent… Moment où mon grand-père souvent, en nous retrouvant disait : « encore un qui cherche à nous entuber »
Voilà donc pourquoi, malgré les objurgations de mes inspecteurs, je n’ai jamais porté de cravate/chemise blanche… Tout au plus, à la rigueur, une cravate grise sur chemise de la même couleur jusqu’en 68… Puis ayant définitivement décidé que ce cordon est le dernier symbole du carcan de l’esclave, j’ai jeté toutes ces flèches qui selon un humoriste indiquent l’endroit où se trouve l’intelligence des hommes… Ce qui un jour d’inauguration de ma nouvelle école m’a amené à présenter tous mes collègues à M. L’INSPECTEUR D’ACADEMIE en sous-pull rouge/ chandail noir sous les yeux horrifiés des disciples de l’habit…
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