TRANSHUMANCE
Ils remontaient à pied les gorges du FURON
Les sonnailles tintant, de petits bêlements
Rythmant sur le sentier les pas des gros moutons.
Les rebords de la route ils tondaient en passant.
Chaque boucle de laine avait emprisonné
Un peu de la senteur, du parfum de l’été.
Ils marchaient lentement, moutons de transhumance
Ponctuant chaque année de ma plus verte enfance.
En tendant peu l’oreille, on pouvait distinguer
Des accents qui chantaient pour les chiens commander.
Et l’on croyait sentir le thym et la lavande
Car ces nuages-là, qui arrivaient en bandes
Apportaient le soleil à toute la région.
Ah ! les cornes des boucs ! le museau des agneaux !
Les ânes dont le bât portait des animaux…
Partis, finis, perdus…ils polluaient dit-on
De leurs bonbons crottins
Les sources et les bassins.
Dans les verts pâturages, on a lâché des jailles,* *vaches pies
Des machines à quotas qui dédaignent la paille
Et le bord des chemins on saccage au tracteur…
Où êtes-vous, moutons, chers moutons de mon cœur ?
Ah ! mais elle est bien là, la néo-transhumance !
Elle apporte avec elle des parfums de
la France :
Les fumées de GRENOBLE, de LYON, et de PARIS !
Mort à l’agriculture et vive l’industrie ! !
Et les humbles moutons, messagers de l’été
Par moteurs polluants ont été remplacés…
Ah ! Vive les poubelles…et les crottins…finis !
Vive les ronflements ! les bêlements, finis !
Et vous, ânes bâtés au poil doux et roussâtre
LAISSEZ DONC LE PASSAGE A TOUS LES QUATRE-QUATRE ! ! ! ! !
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