Le vieillard arrêta son incertaine marche
D’un mouchoir à carreaux extirpé de sa poche,
Il épongea son front en ôtant sa casquette.
Sur la pierre, tout près, les mots dansaient claquette
Mais son esprit savait ce qu’ils dissimulaient…
Ne plus le laisser seul, voilà ce qu’on disait…
Depuis dix mois déjà, elle l’avait quitté
Combien elle lui manquait ! C’était l’éternité !
Le jour était venu du déménagement
Demain il s’en irait dans un grand bâtiment
Où tout serait prévu pour sa sécurité,
Son confort, sa santé et sa tranquillité
Il s’assit lentement sur le petit muret,
Pour lui c’était le jour de son petit secret,
Jalousement caché aux religieux briquets
Aux curés, aux bigots et leurs ultra valets.
Sa jambe tiraillait, il lâcha avec peine
La longue protection de sa veine saphène.
Gonflée, démesurée, pelotonnée en vrille,
Là se trouvait l’issue au creux de cheville.
Un coup d’ongle suffit à entrouvrir la porte
Au flot libérateur qui menait à la morte.
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Ultime promenade
2 Réponses à “Ultime promenade”
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Mon petit doit me dit encore… de me taire…
Chut! ce n’est qu’une projection éventuelle.