Le coffre fort du Maire

 ….prenez garde! le diable peut prendre diverses formes!!!!
Monsieur le maire rentrait d’une séance houleuse de son conseil municipal…
La nuit était tombée,les lumières éteintes, le tonnerre grondait de ravin en ravin…Monsieur le maire roulait très lentement sur la route mouillée.Ses essuie-glace frottaient :uneeeee deux ! uneeee deux !Les phares clignotaient au gré des nids de poules….quand, soudain, en travers, au milieu de la route, monsieur le MAIRE vit un énorme coffre-fort…Pas moyen de passer :il faut le
déplacer !
Monsieur le maire , malgré l’averse comme vache qui pisse sort de la voiture et touche l’obstacle……..Le coffre diminue au contact de sa main ! Il devient minuscule pareil à un écrin. Alors, monsieur le maire lâche cet objet qui aussitôt reforme un barrage énorme, cependant que la foudre éclate à ses pieds et que la pluie ruisselle en un torrent de boue…Il se frotte les yeux, il se penche à nouveau…Le coffre redevient coffret comme à bijoux….Alors, monsieur le maire prend au creux de sa main la boîte minuscule et la dépose à son tableau de bord.
Arrivant chez lui, le sommeil lui est rare : un tout petit coffret vient hanter sa mémoire….
Et si bien que, minuit sonnant, il enfile un peignoir, prend l’objet, le tourne et le retourne, aperçoit une fente, introduit une lame…le couvercle bondit comme mu par ressorts, et maints petits démons prennent place à sa table en arborant forme humaine, s’asseyent près de lui, le caressent et le baisent.
« Je suis le diable des forêts, si tu me fais xxxxx (voix basse) ?????, tu auras sois-en sûr une belle récompense !
_Je suis le diable routinier, et je viens, c’est urgent faire un petit projet de sente dans les bois je reste ton sujet ….(voix basse) ?????????
_Je suis le diable à langue venimeuse, si tu ne fais pas de route pour mon ??????? il t’en cuira rudement.
_Je suis le diable des scieries, je veux du bon bois blanc , je me veux enrichi, pour charger mes grumiers ouvre-moi un sentier vitement.
_Je suis le diable aux skis, j’ai besoin d’une piste
_Je suis le diable parapentiste, avec mon quatre-quatre je veux sur les sommets pouvoir enfin m’ébattre.
_Je suis le diable promeneur, avec ma B.M. je veux accéder jusqu’aux sources que j’aime.
_Nous sommes tous les diables des routes forestières et si tu veux dormir, laisse-nous les construire. »
Monsieur le maire alors écoute ces bizarres humains tellement empressés, tellement cajoleurs.
Mais voilà que surgit et pour faire bonne mesure le diable leriaton à plume sépulture.
« Je suis, sois en bien sûr, ton bon ange gardien, alors écoute-moi, garde ton esprit pur, signe ce parchemin, le chemin sera fait. »
C’est ainsi messieurs-dames, qu’un jour dans la montagne, surgit en une nuit une route de hargne, arrachant tous les arbres et écorchant les pentes, coupant toutes les sentes ébranlant les abris afin que des grumiers dans le temps d’une année puissent dévaliser la forêt mutilée…et que des inactifs puissent, sans se fatiguer, bien se divertir, sans se soucier de rien.

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